VIVRE - Sa femme Véronique a été tuée au restaurant La Belle Equipe le 13 novembre 2015. Un an après une première interview dans l'émission Sept à huit, Stéphane de Bourgies a accepté de parler à nouveau au micro de TF1 et de raconter ses larmes, son deuil mais aussi son envie de vivre. Une interview à découvrir en intégralité ce dimanche soir.
Il pleure toujours. "Mais beaucoup moins". Le 13 novembre dernier, Stéphane de Bourgies perdait sa femme Véronique, assassinée au restaurant La Belle Equipe. Dans les jours qui ont suivi, il avait accepté d’accorder une interview à l’émission Sept à Huit, racontant avec pudeur sa douleur et celle de ses deux enfants.
Aujourd’hui, il revient devant les caméras de TF1. L’homme est le même. Seul le recul sur le drame qui a bouleversé sa vie vient alourdir ses mots. "Je n’ai jamais été tenté par la haine ou la colère. Par la grande déprime, oui. Des idées très noires me sont passées par la tête, j’avoue. Mais ça a duré vingt secondes. Je me suis dit ‘Pourquoi continuer ?, ‘Pourquoi je suis là encore ?’ Et puis très vite j’ai regardé autour de moi, je me suis dit qu’il fallait s’accrocher."
"Tiens, je vais aller déjeuner avec Véro"
La force de s’accrocher, c’est bien évidemment chez ses enfants que Stéphane la puise. "Ils me bluffent. Dès le lundi suivant les attentats, ils me disaient qu’ils voulaient continuer à voir leurs amis, à vivre normalement. J’ai trouvé ça merveilleux, extraordinaire. Donc j’invite leurs petits copains à dormir à la maison, à dîner… Véronique, on en parle beaucoup. Mais pas de manière tragique. Des fois on dit en rigolant : 'bon, ça on le dit pas à maman, hein ?' "
Reste malgré tout l’absence. Et cet appartement, ce quartier où Véronique, très impliquée dans une association humanitaire pour les enfants de Madagascar, a succombé aux tirs des terroristes. Car chaque jour, Stéphane et ses enfants, qui habitent rue de Charonne, passent devant La Belle équipe. "C’est dur " confie le père de famille à propos de cette terrible proximité. "Ça été fermé longtemps et puis un jour je les ai vu ouvrir les palissades et nettoyer les tables. Je suis allé les voir, je leur ai dit ‘Je ne peux pas rentrer, mais c’est bien ce que vous faites’. Et puis le temps a passé, le 3 juin dernier c’était mon anniversaire, je marchais tout seul dans la rue il faisait beau, les enfants étaient à l’école. Je me suis dit ‘tiens, je vais aller déjeuner avec Véro". Je suis entré dans le restaurant je me suis assis tout seul à une table, je fixais l’endroit au sol où elle était tombée, je cachais mes larmes dans ma serviette. C’était un moment très fort, j’étais seul avec elle pour mon anniversaire. Et je n’y suis jamais retourné."
Deux enfants et un "troisième bébé"
En 2015, Stéphane tournait en boucle dans son esprit les dernières minutes de sa femme. "Si elle a eu le temps de comprendre ce qui se passait, elle a dû penser à nous très fort. » Une conviction qui reste ancrée en lui aujourd’hui. Les réseaux terroristes, les autres attentats qui ont secoué la France depuis, il essaie de s’en tenir éloigné. Seuls comptent, à présent, ses enfants "et son troisième bébé", l’association de Véronique qui n’a jamais été aussi vivante.
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