BIODIVERSITE - Présents dans la capitale depuis une trentaine d'années, les goélands sont des visiteurs envahissants. Leurs talents de voleurs et leurs cris rauques agacent certains Parisiens contraints de coexister avec ces volatiles.
Vivre à Paris implique de s’exposer à différentes espèces qui peuvent être considérées comme "nuisibles" : sangliers, lapins de garenne, pigeons ramiers, autant d’espèces susceptibles d’occasionner des dégâts et énumérées soigneusement par arrêté préfectoral. Depuis quelques mois, de nouvelles contestations se font entendre, à l’égard d’un nuisible insoupçonné : le goéland.
Celui qui est traditionnellement associé à l'image du bel et majestueux oiseau survolant les côtes françaises est désormais associé à un bipède agressif à l’affût de vols en tout genre. Qu’il s’agisse de simples vols de sandwichs ou d’enlèvements de chihuahua - comme dans la région de Devon dans le sud-ouest de l’Angleterre en juillet -, les goélands se révèlent particulièrement bien organisés, sévissant souvent en bande.
"Il est arrivé par derrière"
Une victime nous raconte ainsi l'incivilité qu'elle a subie : "Je mangeais mon sandwich dans une rue, pas très loin de la boulangerie et là, elle est arrivée par derrière sur mon épaule et elle a arraché mon sandwich". Ayant élu domicile depuis une trentaine d’années dans la capitale, notamment à cause de la raréfaction de leur nourriture sur le littoral, ces volatiles n'y sont pas franchement en odeur de sainteté. La préfecture de police, notamment, les a en ligne de mire à cause d’une dizaine d’attaques de drones dont ils seraient responsables, notamment lors de l’acte 32 des Gilets jaunes , lors duquel un télépilote avait fait atterrir en urgence un drone au prétexte qu’un oiseau aux pattes palmées volait à proximité.
Les riverains les exècrent pour d’autres raisons : leurs cris stridents. Avant, "au printemps, on entendait les moineaux le matin, c'était le signe du réveil, c'était tout à fait agréable. Et maintenant, ce sont ces cris rauques qui nous embêtent !", déplore Anne Castro, interrogée par l'AFP à Belleville, un quartier du nord-est de Paris. "C'est infernal ! C'est une catastrophe de les entendre brailler, de les entendre pleurer" râle Rodolphe Ghelfi, agent de sécurité dans le même quartier.
"Il faut raison garder"
Les spécialistes nous invitent toutefois à la modération. "Il faut raison garder", souligne Jean-Philippe Siblet, ornithologue au Muséum national d’histoire naturelle. Selon des estimations réalisée en 2013 par le Centre ornithologique d'Ile-de-France, le nombre de couples reproducteurs à Paris n’a pas augmenté, plafonnant à une cinquantaine. De plus, leur production est d’environ trois spécimens par an. Certes, le nombre de goélands parisiens s’est accru depuis vingt ans, mais rien d’alarmant.
Certaines villes comme Nice ont ouvertement déclaré la guerre à ces oiseaux, recourant à des mesures drastiques : des drones pour pulvériser sur les nids des liquides stérilisants. Il reste toutefois des solutions accessibles, comme investir dans un répulsif anti-goéland ou dans un pistolet à eau, des méthodes qui ont su prouver leur efficacité à maintes reprises. Un dernier conseil en cas d’attaque de goéland si l’un d'eux s’aventure vers vous : la meilleure défense consiste à abandonner toutes vos affaires, lever les bras pour protéger votre tête, puis vous éloigner. Ne secouez pas les bras... Au risque de l’énerver.
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