FIN DE VIE - 150 personnes se sont rassemblées ce dimanche devant le CHU de Reims pour contester la décision d'arrêter dès lundi les traitements de Vincent Lambert, en état végétatif depuis dix ans. Une mobilisation initiée par l'association créée par les parents du patient, Pierre et Viviane Lambert qui tentent un dernier recours désespéré contre le médecin en charge de l'arrêt des soins.
Pour protester contre l'arrêt des traitements programmé à partir de lundi de Vincent Lambert, en état végétatif depuis dix ans, près de 150 personnes se sont rassemblées ce dimanche après-midi devant le CHU de Reims. Sur les pancartes, on pouvait lire : "Vincent Lambert n'est pas en fin de vie, nourrissez Vincent Lambert", "O Eternel, ne leur pardonne pas car ils savent ce qu'ils font", "Je suis Vincent Lambert".
Le tout en soutien des parents de Vincent Lambert, Pierre et Viviane, respectivement âgés de 90 et 73 ans et qui, par le biais de leur association "Je soutiens Vincent" avaient appelé à une mobilisation. Les manifestants ont ainsi scandé "La vie pour Vincent" ce dimanche, alors qu'une bataille judiciaire fait rage depuis 2013 entre deux parties de la famille : d'un côté, les parents, un frère et une sœur, s'opposant à l'arrêt des soins; de l'autre, son épouse Rachel, son neveu François et six frères et sœurs du patient voulant mettre fin à un "acharnement thérapeutique".
"Il a des réactions, il tourne la tête", affirme Viviane Lambert
Lors du rassemblement, la mère de Vincent Lambert, Viviane, s'est exprimée au micro de LCI : "Il vit à côté de nous, il a des réactions. Vincent tourne la tête, j'ai des tas de vidéos, personne ne veut les voir. (...) La France régresse, vraiment, elle régresse, mais Vincent résiste." "On se battra encore et encore, non ils ne le tueront pas. Ils sont en train de le tuer, c'est de l'euthanasie déguisée. C'est horrible, j'ai toutes ces vidéos et je les montrerai un jour. Mais Vincent vivra j'en suis sûre, je suis sa maman, j'ai le droit de le défendre" a-t-elle ajouté.
Une procédure validée par le Conseil d'Etat en avril dernier
Il s'agit de la quatrième procédure d'arrêt des traitements, formulée en avril 2018 par l'équipe médicale du CHU de Reims et validée en avril dernier par le Conseil d'Etat. Après la Conférence des évêques de France qui a déploré samedi la "précipitation" à conduire Vincent Lambert "vers la mort", la tête de liste LR aux élections européennes François-Xavier Bellamy a demandé plus de temps dans le dossier de Vincent Lambert, estimant qu'une intervention du président Emmanuel Macron était nécessaire.
"Il y a aujourd'hui 1.500 patients français qui sont dans des situations proches de la sienne, des instituts spécialisés proposent d'accueillir Vincent Lambert, j'ai du mal à comprendre qu'on se précipite", a-t-il ajouté sur le plateau du Grand Jury sur LCI ce dimanche, en exprimant "sa compassion" pour ses "parents qui vivent ce compte à rebours qui a quelque chose d'atroce".
Une plainte des parents pour radier le docteur Sanchez
Les parents de Vincent Lambert ont annoncé ce dimanche leur intention de saisir une nouvelle fois les autorités et tribunaux compétents d'une "plainte disciplinaire aux fins de radiation du docteur Sanchez ainsi que de poursuites pénales à son encontre". Les avocats des parents ont également saisi un organisme de l'ONU, le Comité des droits des personnes handicapées (CDPH), qui a demandé à la France de ne pas suspendre les soins dans l'attente de l'examen du dossier par ses soins. Mais une autre instance internationale, la cour européenne des droits de l'homme, a, elle, déjà débouté les parents. Et la France n'est pas tenue de suivre les recommandations du comité des droits des personnes handicapées de l'ONU.
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