Immeubles effondrés à Marseille : des perquisitions menées chez les experts

Publié le 16 novembre 2018 à 13h12, mis à jour le 16 novembre 2018 à 14h19
Immeubles effondrés à Marseille : des perquisitions menées chez les experts
Source : LOIC AEDO / BMPM/SM AEDO / AFP

JUSTICE - Des perquisitions ont eu lieu ce vendredi matin chez les experts ayant visité, avant la catastrophe, les immeubles qui se sont effondrés le 5 novembre à Marseille. Certains d'entre eux n'étaient pas inscrits auprès de la cour d'appel, révèle La Provence.

Dix jours après le drame de la rue d'Aubagne, l'enquête s'accélère à Marseille. Pour sa troisième série de perquisitions, la police judiciaire s'est rendue ce vendredi dans les bureaux des experts ayant visité les immeubles qui se sont écroulés sur huit personnes.

Si le procureur de la République de Marseille n'a pas souhaité donner les noms des experts perquisitionnés, La Provence a précisé sur son site que huit personnes sont concernées. Des experts judiciaires, mais pas seulement : selon le quotidien, deux d'entre eux, Reynald Filipputti et Bruno Pluchino, n'étaient pas inscrits sur la liste de la cour d'appel d'Aix-en-Provence. 

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Des alertes sur l'état des immeubles

Les deux hommes n'en demeurent pas moins des professionnels reconnus : le premier a rendu son rapport le 27 septembre dernier et il faisait état d'un enfoncement du numéro 65. Son confrère Bruno Pluchino avait conclu à "des "fissures importantes", "toutes localisées vers le 65", et à des façades "très dégradées", après avoir visité le 63, le 65 et le 67, avant de rendre son rapport le 18 décembre 2015", précise le quotidien.

Les autres experts perquisitionnés ont quant à eux été mandatés par la ville de Marseille ou le parquet. Des perquisitions qui s'ajoutent à celles menées jeudi, cette fois-ci chez les propriétaires des appartements impliqués.  L'objectif ? Déterminer les causes exactes du drame et à établir d'éventuelles responsabilités et négligences. 

Réplique politique

Parmi les propriétaires concernés, deux d'entre eux ont retenu l'attention des marseillais : Xavier Cachard, vice-président LR du conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, est en effet le propriétaire de l'un des appartements du 65 rue d'Aubagne. Il s'est vu "retirer toute délégation" "dans un souci de transparence", a annoncé dans un communiqué le président de la région Renaud Muselier. Cette décision valable "pour toute la durée de l'enquête et de la procédure judiciaire" concerne également l'adjointe au logement à la mairie de Marseille Arlette Fructus, présidente de la commission vie associative à la région, qui s'est dite "écoeurée" par la décision.

La police judiciaire marseillaise avait déjà perquisitionné des services de la mairie et de Marseille Habitat, son bailleur social. Légalement, la municipalité est compétente en matière de "péril" lorsque l'état d'un immeuble, même privé, met en danger la vie de ses habitants. Elle était en outre  propriétaire de l'un des deux bâtiments qui s'est effondré, via son bailleur social Marseille Habitat.


Thomas GUIEN

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