Moussa Camara, fondateur de l’association Les Déterminés : "On est dans un pays où tout le monde peut réussir"

Propos recueillis par Sylvia Amicone
Publié le 30 juillet 2021 à 15h52, mis à jour le 30 juillet 2021 à 16h01
Moussa Camara,  fondateur de l’association Les Déterminés : "On est dans un pays où tout le monde peut réussir"

INTERVIEW - Avec "Les Déterminés", la structure qu’il a créée dans le Val d’Oise, Moussa Camara veut révéler les talents d’entrepreneurs, quel que soit leur niveau d’étude ou leur territoire. 500 personnes ont été formées, et les objectifs seront doublés en 2024. Rencontre.

Sylvia Amicone : "Les Déterminés" vont être présents dans les 25 plus grandes villes du pays en 2024. Quels sont les profils des personnes choisies dans les promotions ?  

Moussa Camara : Pour moi, être entrepreneur, c'est un état d'esprit. Être entrepreneur, c'est quelqu'un qui va se lever tous les matins avec une énergie folle et qui mettra tous les moyens nécessaires pour réaliser son projet. Cela s'appelle de la détermination et c'est le mot d'ordre. Ce sont des hommes et des femmes, des jeunes, des moins jeunes qui veulent porter un projet et qui, bien souvent, n'ont pas les réseaux. Ce que l’on fait, c'est vraiment de créer une connexion, une passerelle entre le monde économique, l'écosystème entrepreneurial qui est assez fort en France, mais qui n’est pas assez diversifié. L'idée, c'est d'apporter des profils assez différents, des profils qu'on n'a pas forcément l'habitude de voir. Ils ont de la créativité, ils ont du potentiel, des projets incroyables avec un impact social et environnemental. Mais on ne les met pas forcément autour de la table parce qu’on ne les connaît pas, ils n'ont pas fait de grandes écoles. Et moi, ma mission avec "Les Déterminés", c'est de pouvoir créer ces passerelles, créer de nouveaux modèles de réussite : des femmes et des hommes qui ont des projets assez innovants, des projets ambitieux et qui peuvent aussi faire partie de notre écosystème et être la fierté de notre pays. Si on arrive à avoir des entrepreneurs qui sortent de nos campagnes, qui sortent de nos quartiers ou de nos territoires éloignés et qui réussissent, ce sont aussi des histoires à raconter ! On est dans un pays où tout le monde peut réussir. C'est ça, l'esprit des "Déterminés". 

Vous avez rapidement été repéré et vous avez gagné la confiance de vos partenaires, comme le Medef ou des entrepreneurs emblématiques. Je vous ai vu aussi discuter récemment avec Xavier Niel à Station F. Comment avez-vous fait pour convaincre ces personnalités ?

Ce n'était pas facile au début, car je n’avais aucun réseau économique, je ne connaissais personne. Du coup, j'ai travaillé, on a mis en place un projet et c'est le projet qui a généré le réseau parce qu’il était humain, social, il était sérieux et il avait du sens. On a eu la pression. Comme on vient de nulle part, il y a la tentation de nous remettre en doute : est-ce que c'est sérieux, est-ce que c'est structuré ? Après, la confiance est venue. Quand ces personnalités comprennent ce qu'on est en train de faire, ils ont aussi envie d'en être. On a de grands chefs d'entreprise, on a des personnalités politiques, du cinéma, tous ont compris que c’est un projet dans lequel chacun a une part de responsabilité, où chacun peut jouer un rôle. C'est ça qui a fait la différence. Faire une conférence sur le thème de l'inclusion de l'entrepreneuriat dans les quartiers avec Xavier Niel, c'est bien, mais je pense que c’est bien aussi pour lui ! C'est montrer que finalement, on accompagne tous les entrepreneurs. Chacun doit avoir sa chance.

Comment allez-vous vous développer ?  Il y a les formations, mais il y a aussi autre chose ? 

Il y a la partie « employabilité ». Pour celles et ceux qui n'entreprennent pas, comment les accompagner vers un retour positif vers l'emploi ? On sait qu'il y a beaucoup de boîtes qui cherchent à recruter des gens avec l'état d'esprit d'entrepreneurs. Il y a des besoins, que ce soit au niveau des grands groupes ou des startups, des ETI, etc. Il y a une envie de pouvoir recruter des profils assez différents, de faire plus d'inclusion dans leur boîte. Pas parce que c'est bien pour la photo, mais parce que c'est un levier de performance pour leur entreprise. Avec « Les Déterminés », on parvient à faire grandir des jeunes qui étaient éloignés de l'emploi pour les mettre dans un état d'esprit d'employabilité. Donc ça, c'est un sujet sur lequel nous travaillons beaucoup. Il y a la partie entrepreneuriale en forte croissance avec 1.000 personnes formées d’ici à 2024,  il y a le club des « Déterminés », et il y a aussi plein d'idées sur l'amorçage. 

Vous avez donc plein d’idées ! 

Il n'y a pas plein d'idées, il y a quelques idées. On est déjà dessus, on réfléchit, ce sont des objectifs qu'on va facilement atteindre parce qu'on est prêts. On a déjà l'équipe avec des collaborateurs investis. Et on a toujours cette même énergie et détermination qu’au premier jour. 


Propos recueillis par Sylvia Amicone

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