BIEN-ÊTRE ANIMAL - L’association de protection des animaux dénonce l’adoption, "en toute discrétion" en mars dernier d’un décret permettant à des particuliers de céder à titre onéreux leur chat ou leur chien pour des expériences scientifiques.
"Un bond en arrière de plus de 30 ans." Voilà comment la fondation 30 Millions d’Amis qualifie le décret paru le 17 mars dernier, qui autorise désormais les personnes qui le souhaitent à vendre leur chien ou leur chat à des laboratoires à des fins scientifiques. Un texte "inadmissible" selon l'association.
"Alors que les Français vivaient leur tout premier jour de confinement, le 17 mars 2020, le gouvernement profitait du contexte de crise sanitaire pour passer – en toute discrétion – un décret modifiant certaines dispositions relatives à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques", s'indigne l'association de protection des animaux, évoquant "la porte ouverte au pire", dans un communiqué publié sur son site internet le 24 juin.
Vers un "énorme trafic de chiens volés" ?
"Jusqu'à présent, les animaux utilisés dans des procédures expérimentales devaient 'avoir été élevés à cette fin et provenir d'éleveurs ou de fournisseurs agréés'. Des dérogations n'étant possibles que 'lorsque la production des éleveurs agréés est insuffisante ou ne convient pas aux besoins spécifiques du projet' (art. R. 214-90 du code rural)... une condition désormais supprimée", précise la fondation, pour qui ce décret est donc contraire à la directive européenne de 1986. Le texte mentionne cependant que les dérogations doivent être établies "sur la base d'éléments scientifiques dûment justifiés". Une précision insuffisante pour l'association.
Quand L'État fait un bond en arrière... de plus de 30 ans ! C'est dans la discrétion la plus totale que le 17 mars dernier, le @gouvernementFR permettait à n'importe qui de vendre son #animal à un laboratoire. Inadmissible❗ #StopExperimentation https://t.co/Dy2SG3PMg0 — 30 Millions d'Amis (@30millionsdamis) June 25, 2020
Dénonçant un "terrible recul en matière de protection animale", Reha Hutin, la présidente de 30 Millions d’Amis estime que "cela risque aussi d’encourager un énorme trafic de chiens volés à leur maître pour être revendus à des laboratoires, comme c’était le cas jadis".
Ces inquiétudes sont relayées par le député Loïc Dombreval (LaREM) qui craint désormais que les laboratoires puissent s'approvisionner "bien plus facilement" désormais "auprès d'élevages classiques d'animaux de compagnie pour alimenter les contingents d'animaux d'expérimentation."
Pourquoi un décret du 17 mars assouplit-il les règles de provenance des animaux d’expérimentation ? Ils peuvent désormais ne pas avoir été élevés à cette fin et ne pas provenir de fournisseurs agréés.Pourquoi ?Je souhaite le comprendre.J’interroge donc officiellement la Ministre. pic.twitter.com/EPovwfHPnm — Loïc Dombreval 🐾 (@LoicDombreval) June 26, 2020
Tout en soulignant qu'elle soutient depuis des années le développement du test "Valitox", qui consiste à travailler sur des cellules humaines en culture afin de déceler l'éventuelle toxicité aiguë d'une substance sans utiliser d'animaux, l'association rappelle en outre que 86% des Français s'opposent à l'expérimentation animale, lorsque des alternatives sont possibles, selon son baromètre Ifop 2020.
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