ENVIRONNEMENT - Cinq mois après l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, la ministre de la Transition écologique annonce ce mardi que les inspections annuelles de sites classés vont augmenter de 50% d'ici 2022.
Les images sont encore dans toutes les mémoires. Le 26 septembre 2019, la ville de Rouen est recouverte d'une épaisse fumée noire, malodorante et nocive. Un hangar de l'usine du fabricant de produits chimiques Lubrizol a explosé, provoquant un immense incendie sur le reste de ce site classé Seveso. Au total, 9505 tonnes partiront en fumée.
Cinq mois après la catastrophe, la ministre de la Transition écologique et solidaire Elizabeth Borne présente ce mardi une série de nouvelles mesures pour améliorer la prévention des risques industriels, particulièrement des sites classés Seveso.
Un renforcement des inspections
Mesure phare du plan annoncé par la ministre : le nombre de contrôles des sites industriel dangereux va augmenter de 50% d'ici la fin du quinquennat, grâce notamment "à un allègement des tâches administratives que doivent effectuer les inspecteurs, au détriment du travail de terrain", précise-t-elle au quotidien Paris Normandie. "Il y aura des contrôles ciblés sur les sites Seveso et nous élargirons le périmètre en prenant en compte tout l'environnement de ces sites."
Les sites Seveso classés en "seuil haut" réaliseront un exercice de mise en œuvre de leur plan d'urgence en cas de sinistre tous les ans. La fréquence restera de trois ans pour les autres sites.
Autre exigence de la ministre, les industriels devront être en capacité de fournir la liste des produits demandés "dans un délai clair, immédiat". Lors de l'incendie de Lubrizol, le contenu exact de ce qui partait en fumée avait tardé à venir. Un moment de flottement qui suscita l'inquiétude de la population quant à la sécurité des sites industriels dangereux. "Nous allons changer la réglementation et demander aux industriels de tenir à jour en permanence des fichiers avec la nature et la quantité de produits stockés sur leur site".
La création d'un Bureau d'enquête indépendant
Selon les chiffres officiels, en 2018, les autorités avaient effectué 18.000 inspections sur les quelque 500.000 "installations classées pour la protection de l'environnement", dont quelque 1300 sites Seveso présentant des risques majeurs. Un total qui a cependant baissé de 40% des dernières années.
Tirant les leçons de l'après Lubrizol, Elizabeth Borne propose également la mise en place prochaine d'un bureau d'enquête accident (BEA) dédié à l'environnement. A l'instar de ce qui existe déjà dans le secteur de l'aviation, ce nouveau BEA aura pour objectif de mener en toute indépendance des investigations pour déterminer les responsabilités lors de chaque nouvel événement.
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