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80%, 90%, 96%... Connait-on la part des feux de forêt causés par l'Homme ?

Publié le 18 juillet 2022 à 19h06

Source : JT 20h WE

Les feux qui se sont déclenchés en Gironde continuent de faire des ravages en ce début de semaine.
Leur origine est le plus souvent humaine, rappellent les autorités, même si diverses proportions sont évoquées.
Au moins 9 feux sur 10 seraient causés par l'Homme, qu'ils soient volontaires ou non.

Dans la nature, il arrive que des orages soient à l'origine de feux de forêts. Une cause naturelle qui n'est pourtant pas la plus fréquente. Mobilisée en marge des violents incendies qui touchent la Gironde, la Première ministre Elisabeth Borne a indiqué que "80% des départs de feu sont d'origine humaine", insistant sur le fait que "c'est d'abord notre responsabilité d'être vigilants"

Dans le même temps, on lit régulièrement en ligne que cette proportion serait supérieure. 90% voire 96%. Cette dernière proportion est mise en avant par l'association régionale de défense des forêts contre l'incendie, la DFCI. Les Vérificateurs font le point.

90%, la part la plus souvent retenue

Si la Première ministre a raison de mettre en avant le rôle majeur joué par l'Homme dans le déclenchement des feux, sans doute met-elle en avant un chiffre légèrement sous-évalué. Le site du ministère de la Transition écologique note ainsi que "l’activité humaine est la principale cause de déclenchement d’incendies – 90% des départs de feu - que ce soit du fait d’une activité économique (chantiers de BTP, activités agricoles...) ou bien d’une activité du quotidien (mégots de cigarettes, barbecues ou feux de camps)". Il ajoute que "la majorité de ces96%feux d’origine anthropique sont dus à des imprudences et à des comportements dangereux, aussi bien de touristes que de riverains. Ils pourraient donc être évités en ayant les bons réflexes au quotidien."

Michel Vennetier, ingénieur et chercheur à l'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (Irstea), évoquait il y a quelques années auprès de l'Obs une part légèrement supérieure, de l'ordre de 95%. Une immense majorité de feux imputables à l'Homme, donc, et un chiffre qui se rapproche de celui avancé par la DFCI d'Aquitaine, de l'ordre de 96%.

Le Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale, lorsqu'il évoque la question des incendies, insiste sur le fait qu'il est parfois délicat de connaître leur origine. Il évoque "près de 300.000 incendies par an", pour lesquels "le caractère volontaire est estimé dans environ 10 % des cas". Et ajoute que les spécialistes des sciences forensiques jouent "un rôle déterminant dans la recherche du mode opératoire mis en œuvre par l'auteur du sinistre". L'étude des causes d'un incendie, apprend-on, "fait principalement appel aux connaissances des experts sur les produits inflammables et les systèmes permettant le départ ou la propagation du feu".

Si les travaux menés permettent d'identifier la présence de produits inflammables, tels que de l'essence, du gazole ou du white spirit, il n'est pas toujours aisé d'affirmer avec certitude qu'ils ont été utilisés pour déclencher un incendie. Le feu peut en effet se révéler accidentel, tout en ayant été renforcé par la présence dans la nature de divers produits à base de pétrole et qui auraient contribué à sa propagation.

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Thomas DESZPOT

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