MONTAGNE - Le maire de Saint-Gervais, en Haute-Savoie, en a assez des "délires des inconscients" qui s’aventurent sur le Mont-Blanc. Il a écrit au président pour l’alerter, et Emmanuel Macron a répondu, condamnant des actes en effet "inacceptables".
Le rameur abandonné par un Anglais à 4.362 mètres d’altitude aura été la goutte d’eau qui fait déborder le vase : les incivilités sur le Mont-Blanc, Jean-Marc Peillex, le maire de Saint-Gervais, en Haute-Savoie, n’en peut plus. Au point d’écrire au président, qui visiblement partage son avis. Le chef de cabinet d’Emmanuel Macron a en effet répondu à l’élu savoyard, dans une lettre que Le Parisien a consultée. Ce courrier affirme que le président est "à l'écoute" des "vives préoccupations au sujet des actes d'incivilité inacceptables dont fait l'objet le Mont-Blanc".
L’Elysée précise avoir transmis à la ministre de l’Ecologie les propositions du maire pour préserver ce site classé. Contacté par Le Parisien, ledit ministère qualifie également d’ "inacceptables" certains comportements dans un "écosystème aussi exceptionnel que fragile", qu’il faut "respecter et protéger". L’entourage de la ministre précise que les équipes sont "à la disposition des élus pour y travailler ensemble".
#saintgervais #montblanc lettre ouverte d’un #giletblanc au Président @Macron pic.twitter.com/QnvbRlDfqN — Jean-Marc PEILLEX (@PEILLEX) September 1, 2019
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Rameur et jacuzzi
Jean-Marc Peillex justement n’attend que ça, lui qui affirme avoir déjà interpellé tous les précédents ministres sur ce dossier, sans résultat. La preuve, cet été encore les "hurluberlus", comme il les appelle, se sont succédé sur le plus haut sommet d'Europe. Il y a eu, donc, ce Britannique, qui a tenté l’ascension du sommet un appareil de musculation sur le dos, avant de le laisser là, trop fatigué.
Mais aussi ces touristes suisses, venus avec un jacuzzi gonflable. Ou encore cet Allemand, en pleine nuit, avec son chien, redescendu les pattes en sang. Ou ce Russe, qui voulait grimper avec son fils de 10 ans. Sans oublier bien sûr les poubelles et emballages laissés par les alpinistes amateurs. De quoi faire sortir de ses gonds le maire de Saint-Gervais, qui réclame sans délai une réglementation permettant de sanctionner ceux qui ne respecteraient pas le plus haut sommet d’Europe.