Alors que le taux d'inflation a atteint 6,6% fin août, de nombreux produits alimentaires et d'hygiène ont vu leur prix bondir depuis l'été 2021, en particulier les pâtes, l'huile, le beurre, mais aussi les essuie-tout.Selon une étude, cette hausse des prix a fragilisé sept millions de foyers français supplémentaires en 2022.
De mois en mois, il ne cesse de progresser : alors que le taux d'inflation était encore négatif en 2021, il a vertigineusement grimpé pour atteindre 6,6% fin août. Sur un an, le prix sur les étiquettes a augmenté de 3,1% en moyenne dans les magasins et enseignes de distribution, mais certains produits ont plus pâti que d'autres de la hausse des prix, révèle une étude de NielsenIQ, une société d'analyse spécialisée dans le comportement des consommateurs. Les Français sont de plus en plus nombreux à surveiller le porte-monnaie dès qu'ils arpentent les supermarchés, note aussi ce bilan provisoire sur l'année 2022.
Sur un an, d'août 2021 à août 2022, c'est la viande surgelée (notamment la volaille, les abats et la charcuterie), qui a vu le plus ses tarifs flamber : ses prix ont bondi de près de 24,5%. Suivent les pâtes (+18,3%), l'huile (+15,7%), le beurre, la margarine et la crème fraîche (+13%), les œufs (+11,2%), mais aussi des produits d'hygiène comme les essuie-tout (+16%) et le papier toilettes (+12,4%).
41% des foyers font plus attention à leurs dépenses
Face au contexte inflationniste, les consommateurs privilégient donc les promotions, qui concernent désormais plus d'une vente sur cinq (21%). Des Français particulièrement inquiets face à la hausse des prix : l'inflation reste la préoccupation majeure pour 52% d'entre eux, devant le réchauffement climatique (43%), la guerre en Ukraine (32%) et la crise sanitaire (11%).
Pour cause, cette inflation a fragilisé sept millions de foyers français en plus en 2022, principalement des personnes à faible revenu ou sans emploi, vivant essentiellement en milieu rural, qui ont déjà vu ou vont voir leurs revenus diminuer. À présent, ce sont 12 millions de Français, soit 41% des foyers, qui font plus attention à leurs dépenses. Les foyers aux revenus modestes et moyens inférieurs représentent à eux seuls 73% de la baisse de consommation sur un an.
À noter également : ce sont les familles qui ont le plus réduit leur consommation en grandes surfaces cette année, surtout de produits frais, de produits d'hygiène et beauté et d'alcools (-5,1% d'achats en volume par rapport à 2021). Les plus de 50 ans sans enfant ont au contraire consommé davantage en 2022 par rapport à ces dernières années.
Les ventes en volume dépassent toutefois le niveau d'avant Covid-19
Pour autant, le rythme de la consommation pour l'ensemble des Français n'a pas connu de grand coup de frein. Si les ventes en volume des produits de grande consommation (des produits alimentaires, d'entretien ou d'hygiène vendus en grande distribution) et de produits frais en libre-service ont légèrement reculé en 2022 (1,7% de moins qu'en 2021), elles restent supérieures à celles enregistrées avant l'épidémie de Covid-19, qui a eu une forte répercussion sur les achats. Ce niveau se maintient notamment grâce à une hausse des ventes de produits pour se rafraîchir et se protéger pendant l'été caniculaire que nous venons de traverser (glaces, boissons, brumisateurs et produits solaires notamment).
Le chiffre d'affaires de ces produits de grande consommation et de frais a même augmenté en 2022 de 1,6% par rapport à 2021 et de 1,9% par rapport à 2020. Certaines grandes enseignes tirent particulièrement bien leur épingle du jeu : Leclerc, Carrefour, Système U et Lidl ont gagné quelques pourcentages de parts de marché par rapport à 2021, à l'inverse du Groupe Casino dont les parts se sont légèrement érodées.