Inflation : les prix s'envolent

Inflation : un étudiant sur deux a déjà sauté un repas faute d’argent

par Louise HUET
Publié le 12 septembre 2023 à 13h29

Source : JT 20h WE

Une étude réalisée par l’association Cop1 et l'Ifop dévoile qu’un jeune sur deux a déjà supprimé un repas par manque de moyens financiers.
36% des étudiants envisagent d’avoir recours à une aide alimentaire.
Ce public précarisé est donc obligé de réduire son budget sur tous les postes de consommation.

 Les jeunes aussi sont frappés de plein fouet par l’inflation, et sont même en première ligne. Dans une étude édifiante publiée ce mardi, l’association d’aide alimentaire Cop1 et l’Ifop révèlent qu’en 2023, 46% des étudiants français, soit près d’un sur deux, a déjà dû se priver d’un repas à cause de prix trop élevés. Autre constat alarmant : la moitié d’entre eux a déjà dû limiter voire renoncer à des achats de denrées alimentaires. C’est deux fois plus qu’au niveau de l’ensemble de la population française. 

"Comme manger dehors c'est trop cher en général je ne mange pas le midi, et le soir je suis souvent trop fatiguée pour me faire à manger comme je rentre tard vers 23h. Donc je saute beaucoup de repas", confie Layla, 20 ans, en deuxième année de médecine, dont le témoignage est relayé dans cette étude.

Des sacrifices pour faire baisser la facture

Avec un reste à vivre inférieur à 100 euros par mois une fois les charges et le loyer payé pour un étudiant sur deux, ces jeunes ont été contraints à adopter des stratégies pour subvenir à leurs besoins. Trois quarts renoncent à l’achat de vêtements neufs, sept sur dix optent pour les supermarchés hard discount. "J'essaie de faire attention au prix, et de bien manger quand même. Parfois, je saute des repas parce que je n'en peux plus de manger la même chose et des pâtes tous les jours donc je bois un thé au lieu de manger", confie quant à lui Laurent, 21 ans, en première année d’économie gestion. 

Les sacrifices ne se limitent pas à l’alimentation. 64% des jeunes en situation de précarité restreignent leur consommation de produits d’hygiène, et près d’un quart des étudiantes avouent ne pas avoir accès à suffisamment de protections menstruelles. Face à la hausse des prix du gaz ou de l'électricité, quatre étudiants sur dix ont déjà dû arrêter de se chauffer. Alors que l’association Cop1 accompagne 13.000 étudiants, la demande d’aide "ne fait qu'augmenter", déplore sur Franceinfo Benjamin Flohic, le président de l'association de solidarités étudiantes Cop1. En effet, selon l’étude, 36% des étudiants français envisagent d’avoir recours à une aide alimentaire. 

Cette précarité grandissante affecte aussi très fortement leur santé mentale. La jeunesse se retrouve de plus en plus isolée, alors qu’un élève sur deux assure se sentir seul. Plus de la moitié des étudiants interrogés déclarent avoir déjà renoncé aux loisirs et à des sorties. 

Cette enquête a été menée par l'Ifop auprès de 812 jeunes représentatifs de la population étudiante en France du 1 au 10 juin 2023, et auprès de 746 étudiants bénéficiaires de l'association Cop1 du 18 mai au 7 juillet 2023.


Louise HUET

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