INFO METRONEWS - Fresque porno à l'hôpital : harcelée, la porte-parole d'Osez le féminisme va porter plainte

Aude Lorriaux
Publié le 21 janvier 2015 à 12h20, mis à jour le 27 septembre 2018 à 16h36
INFO METRONEWS - Fresque porno à l'hôpital : harcelée, la porte-parole d'Osez le féminisme va porter plainte

POLÉMIQUE - Anne-Cécile Mailfert raconte avoir reçu dans la nuit de mardi à mercredi des “dizaines d’appels et de messages” après que la page Facebook “Les médecins ne sont pas des pigeons”, à l'origine de la diffusion de la fresque qui fait polémique, a publié son numéro. Elle va déposer une plainte.

C’est un nouvel épisode dans cette polémique sur la fresque pornographique découverte dans une salle de l’internat du CHU de Clermont-Ferrand , et suggérant selon les féministes un viol, peut-être celui de la ministre de la Santé elle-même. Suite à l’émoi causé par cette scène, la porte-parole d’Osez le féminisme, association qui a la première dénoncé ce week-end cette “menace misogyne”, a reçu mardi 20 janvier au soir des dizaines de textos et d’appels sur son portable. "Une trentaine en quelques heures”, explique à metronews Anne-Cécile Mailfert, texto à l'appui :

Parmi ces messages, des textos clamant “Je suis la fresque” à la manière de “Je suis Charlie”. Certains étaient “relativement polis”, raconte-t-elle, mais d’autres “plus menaçants, me disant ‘on n’en a pas fini avec vous’ ”. Une psychiatre ferait partie des “harceleurs” qui l’ont appelée.

“Ils se sentent au dessus des lois”

Des appels qui ne devaient rien au hasard puisque, explique Anne-Cécile Mailfert, un message donnant publiquement son numéro de téléphone et incitant à l’appeler avait été publié quelques minutes auparavant sur le mur Facebook du collectif “Les médecins ne sont pas des pigeons” (il a depuis été effacé) :

Capture / Facebook

Anne-Cécile Mailfert souhaite maintenant porter plainte, attendant les instructions de son avocat. “Nous défendons des positions clivantes et pourtant nous n’avons jamais été traités ainsi. Nous avons souvent été critiqués mais jamais harcelés, c’est une première”, assure-t-elle. Elle affirme vouloir faire en sorte que cela ne reste pas impuni “car des médecins ne doivent pas se sentir au-dessus des lois”.

La fresque effacée lundi

Pour rappel, la fresque représente les super-héros Flash, Superman, Batman et Superwoman en pleins ébats sexuels avec Wonder Woman. La découverte de cette “œuvre”, qui existe depuis des années mais à laquelle avait été récemment ajoutées des bulles se référant explicitement au projet de loi défendu par Marisol Touraine ("Tiens, la loi santé !!!", "Prends-la bien profond !!", "tu devrais t'informer un peu !”), a suscité l’indignation de la ministre, son entourage la jugeant “inacceptable”. Elle a depuis été condamnée par le Conseil national de l’Ordre des médecins et nombre de responsables politiques, comme la secrétaire d’Etat chargée de la Famille, Laurence Rossignol.

La décoration des salles de garde et d'internats avec des fresques grivoises ou pornographiques relève d'une tradition solidement ancrée dans l'univers hospitalier. Et les internes concernés, eux, nient avoir représenté la ministre, selon Mélanie Marquet, présidente de l'Intersyndicat national des internes (ISNI). La personne au centre symbolise selon elle “chaque interne se faisant ‘baiser’ par la loi santé”. La fresque a quant à elle été effacée lundi.

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