Insultée et harcelée, Caroline de Haas quitte les réseaux sociaux "pour un temps indéterminé"

Anaïs Condomines
Publié le 26 février 2018 à 10h27
Insultée et harcelée, Caroline de Haas quitte les réseaux sociaux "pour un temps indéterminé"
Source : Alain Jocard / AFP

HARCÈLEMENT - La militante féministe Caroline de Haas annonce dans un billet de blog son retrait des réseaux sociaux pour un temps indéterminé. En cause, les insultes et le harcèlement dont elle est victime, notamment sur Twitter.

Elle a décidé de claquer la porte, de manière indéfinie. La militante féministe Caroline de Haas annonce sur Mediapart ce lundi 26 février, dans un billet de blog intitulé "J'arrête", son choix de "quitter les réseaux sociaux". La raison ? Les "insultes et le harcèlement" dont elle est victime depuis la publication d'une interview qu'elle avait donnée à l'Obs.

L'article en question, publié le 14 février dernier, reprenait une citation de la militante, titrant ainsi : "Un homme sur deux ou trois est un agresseur." Une formulation qui a valu à Caroline de Haas un déferlement d'injures, sur Twitter notamment, dans les jours qui ont suivi. Elle estime par ailleurs que la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes", Marlène Schiappa, invitée à réagir à ces propos sur BFM TV, "a enfoncé le clou, et moi avec." "C'était reparti pour un tour" écrit-elle.

Je suis fatiguée de ces espaces sur lesquels les agresseurs (...) me harcèlent en toute impunité
Caroline de Haas

Vient enfin, selon la militante féministe, l'épisode Eric Naulleau. Caroline de Haas accuse le polémiste d'avoir "posté un tweet qui a déclenché une vague de haine inouïe", dans le cadre d'une enquête publiée par Libération sur des violences sexuelles commises au sein de l'Unef, syndicat étudiant dont elle-même a fait partie voilà plusieurs années. Elle se justifie, face à ceux qui lui reprochent de ne pas avoir agi : "Il y a 10 ans, je n'étais pas une militante contre les violences sexistes et sexuelles. J'étais une femme, victime de violences, qui n'était pas formée pour détecter les violences dans mon entourage."

"Je suis fatiguée de ces violences. Je suis fatiguée de savoir que mes ami.e.s, ma famille, mes collègues voient des messages haineux à mon encontre. Je suis fatiguée de ces espaces sur lesquels les agresseurs, par milliers, me harcèlent et m'insultent en tout impunité. J'arrête, je quitte les réseaux sociaux pour un temps indéterminé", explique celle qui assure ne pas se retirer du monde militant pour autant. 

Plainte classée sans suite

Dans le cadre du documentaire "Cyber harcelées : chroniques de l'impunité 2.0", réalisé par LCI, Caroline de Haas décrivait déjà une vague de harcèlement qu'elle avait subie, alors qu'elle dénonçait l'amalgame entre violeurs et étrangers, au moment des viols à Cologne. A l'époque, elle avait porté plainte, mais son dossier avait été classé sans suite. 


Anaïs Condomines

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