Selon l'UFC-Que Choisir, 11,8 millions de Français ne bénéficient pas d'un accès Internet de qualité.Cela représente 17,2% des foyers français.L'association demande la mise en place d'un "droit opposable" à une "véritable" connexion très haut débit.
Alors que le gouvernement a lancé en 2013 son plan Très Haut Débit pour "améliorer le déploiement de la fibre optique partout sur le territoire et parvenir à sa généralisation, au plus tard fin 2022" - une échéance récemment prolongée à 2025 -, l'UFC-Que Choisir pointe les failles de la mesure. Dans une enquête publiée mardi 18 avril, l'association de consommateurs indique que "non seulement près de 12 millions de consommateurs n'ont toujours pas accès au véritable très haut débit, mais qu'en plus le déploiement anarchique de la fibre optique ne résout pas la situation, voire aggrave le problème".
Les départements ruraux principales victimes
Alors que France Stratégie, organisme rattaché à Matignon, s'est félicité dans un rapport publié au début de l'année "de la réussite du Plan" qui a "atteint ses objectifs", selon l'UFC-Que Choisir, près d'un foyer sur cinq, soit 11,8 millions de consommateurs, est encore privé d'une connexion de qualité. "Si les chiffres officiels montrent que l'objectif a été atteint", l'association souligne que son étude "oblige cependant à atténuer le satisfecit du gouvernement", alors que pour 17,2% des foyers l'accès à ce très haut débit (un débit supérieur à 30 Mbits/s) "n'est possible qu'en souscrivant à des offres utilisant des technologies hertziennes (4G fixe, THD radio) ou satellitaires".
Des technologies de "second ordre" et "au rabais" mais "plus chères" par rapport "aux offres utilisant des réseaux filaires traditionnels" comme la fibre, pointe l'association qui dénonce également des technologies dont les "débits peuvent s'effondrer en fonction des conditions météorologiques ou du nombre d'utilisateurs utilisant simultanément Internet". Par ailleurs, selon l'UFC-Que Choisir, "ce sont les départements ruraux qui sont les principales victimes de la fracture numérique". Selon son enquête, l'inéligibilité à une offre en très haut débit touche plus de 20% des consommateurs dans 45 départements et touche même plus de la moitié des habitants dans les Côtes-d'Armor (52,1%), l'Ardèche (53,3%) et Mayotte (60,0%).
Par ailleurs, près "d'un tiers (32,6%) des 8,8 millions d'habitants des communes de moins de 1000 habitants ne disposent pas d’une connexion à Internet en très haut débit" et "18,4 % des habitants de ces communes ne disposent même pas du 'bon haut débit' (8 Mbit/s) promis en 2017 par le Président de la République, et 10,1% sont tout simplement privés d’un Internet de qualité ne serait-ce que minimale (3 Mbit/s)", alerte l'association.
Un "droit opposable" à un accès Internet de qualité
Pour ceux qui peuvent avoir accès à la fibre, l'UFC-Que Choisir pointe toutefois de nombreux dysfonctionnements : rendez-vous de raccordement non honorés à plusieurs reprises, refus de réalisation de travaux permettant un raccordement effectif, dégradations du bâti, malfaçons rendant l'usage d'Internet impossible... L'accès au très haut débit pour les foyers peut représenter un véritable parcours du combattant alors que, selon la fédération représentant la filière de l'infrastructure numérique, entre 15 et 20% des raccordements connaissent des problèmes techniques, pourtant "connus depuis des années".
Fin 2022, le nombre d'abonnements à une offre très haut débit était estimé à 21,5 millions, selon l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep), dont 18,1 millions en fibre optique. Pour lutter contre la fracture numérique et permettre "un véritable" accès au très haut débit pour tous les consommateurs, l'UFC-Que Choisir plaide notamment pour "un droit opposable" à un accès à internet de qualité, "basé à la fois sur la détermination par la loi de débits minimaux dont doivent bénéficier les consommateurs, et sur les indemnisations dont ils devraient bénéficier si ces débits ne sont pas atteints".
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