INTERVENTION - Comme à Tolbiac vendredi, la police est intervenue ce lundi matin à l’université Paul Valéry de Montpellier ainsi qu'à l'Université Grenoble Alpes. Objectif : évacuer les occupants et évaluer les dégâts résultant de semaines de blocages.
Le site était occupé depuis mi-février. La préfecture de l’Hérault a indiqué ce lundi qu’une opération de police était menée à l'université Paul Valéry, haut lieu de la contestation des opposants à la loi sur l'accès aux études universitaires, dite "loi ORE". À noter que cette intervention est survenue sur un campus quasi désert, les vacances universitaires ayant débuté vendredi soir. Les forces de l'ordre sont également intervenues à l'Université Grenoble Alpes (UGA), dans la préfecture de l'Isère, pour déloger une quarantaine d'étudiants qui bloquaient l'entrée d'un bâtiment où devaient se tenir des cours et examens.
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"Intervention policière pour débloquer l'université Paul Valéry. 50 flics pour... 0 étudiant-e-s", a réagi le syndicat Solidaires Etudiants 34 sur les réseaux sociaux concernant l'évacuation de la fac de Montpellier. "Le comité de mobilisation avait pourtant prévenu qu'il n'y aurait personne", poursuit-il, voyant dans cette action "ridicule", "l'incompétence de la direction". À Grenoble, l'opération s'est déroulée sans faire de blessés et a entraîné une interpellation selon la police.
Intervention policière pour débloquer l'université Paul Valéry. 50 flics pour... 0 Étudiant-e-s. Le comité de mobilisation avait pourtant prévenu qu'il n'y aurait personne. Cette action est ridicule. Nous voyons l'incompétence de la direction de @univpaulvalery . https://t.co/YksxFoYmLY — Solidaires étudiant.e.s 34 (@SolidairesEtu34) 23 avril 2018
Le tribunal administratif de Montpellier avait ordonné mercredi aux occupants de l'université Paul Valéry de "libérer les lieux sans délai". Faute de départ sans délai des occupants, la justice avait autorisé le président de l'université Patrick Gilli "à procéder d'office à leur expulsion", celui-ci "ayant le pouvoir de faire lui-même appel à la force publique en cas de nécessité".
Jusqu'à 200.000 euros de dégâts à Montpellier
"La réoccupation légale est nécessaire pour assurer la continuité du service public" pour les 20.000 étudiants inscrits à Paul Valéry, avait plaidé une représentante de la direction, assurant que "l'occupation des locaux avait donné lieu à de nombreuses dégradations", chiffrées à 200.000 euros par la présidence.
Le préfet de l'Hérault avait laissé la porte ouverte il y a une semaine à une telle intervention, tout en reconnaissant qu'une intervention policière sur ce campus "totalement poreux" d'une dizaine d'hectares posait une "vraie difficulté". Les syndicats Snesup, CGT Université, Sud Education et Solidaires avaient alors dénoncé ce "choix de la répression". Les étudiants qui bloquent l'université avaient assuré qu'ils reprendraient le blocus dès que la police serait partie.
Ces opérations interviennent trois jours après l'évacuation, vendredi, de la faculté parisienne de Tolbiac (XIIIe arrondissement) par les CRS, au terme de trois semaines d'occupation. Pour rappel, Montpellier avait par ailleurs été le théâtre des premiers heurts liés aux blocages dans les universités. À la suite d’une tentative d’occupation du la faculté de Droit par des étudiants, des individus cagoulés avaient violemment évacué les lieux, soutenus par l’ex-doyen Philippe Pétel ainsi qu’un professeur. Tous deux ont été mis en examen.