Interview

"Convoi de la liberté" en France : "Les manifestants sont très connectés entre eux"

Propos recueillis par A. Le Guellec | Reportage : Paul Larrouturou et Harmony Pondy Nyaga
Publié le 10 février 2022 à 17h12, mis à jour le 11 février 2022 à 16h23
JT Perso
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Source : Sujet JT LCI

Plusieurs cortèges des "convois de la liberté" sont partis dès mercredi de tout le pays pour dénoncer les restrictions sanitaires.
Une équipe de LCI est allée à la rencontre de manifestants sur le départ à Nice.
Leurs idées, comme leur mode d'organisation, n'est pas sans rappeler celui des Gilets jaunes.

Plusieurs cortèges du "convoi de la liberté", inspiré de la contestation née au Canada, sont partis dès mercredi de plusieurs villes de France et continuaient à se mettre en marche jeudi avec l'objectif de converger vers Paris. Les organisateurs de ce mouvement en France le définissent comme "l'étape d'après" de la mobilisation antigouvernementale des Gilets jaunes et des opposants au pass sanitaire. Est-ce aussi le ressenti des journalistes sur le terrain ? Nous avons posé la question à Paul Larrouturou, reporter pour LCI, qui a rencontré les manifestants du convoi niçois, comme le montrent les images d'Harmony Pondy Nyaga, en tête d'article.

Antivax, complotistes, Gilets jaunes... sur le terrain, un profil semble-t-il se dégager plus qu'un autre chez les manifestants ? 

En allant à leur rencontre à Nice hier, l'idée était notamment de voir si c'était vraiment ce fameux 'retour' des Gilets jaunes. Effectivement, on a un peu l'impression que ce sont les mêmes Gilets jaunes qui sont devenus antivax ou antipass, avec des revendications communes comme le RIC. Je dirais qu'il y a trois grands groupes qui se dégagent parmi les personnes qu'on a rencontrées sur place : le premier tiers, ce sont des personnes plongées dans la pauvreté et la misère sociale, d'ailleurs beaucoup d'entre eux n'ont pas l'argent pour monter à Paris, entre les péages et les pleins d'essence, ça leur revient trop cher. Il y a aussi un grand cri d'antipass-antivax, je dirais un tiers là aussi. Et enfin, parmi des antipass qu'on a interrogés, on reconnait chez beaucoup le discours complotiste qui se répand souvent chez les personnes âgées, instruites, qui ont lu des choses auxquelles elles croient fermement. Politiquement, on a rencontré beaucoup d'abstentionnistes, une majorité de votes anti-Macron, avec une éruption de votes pour Eric Zemmour.

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À ce stade, le mouvement donne-t-il l'impression d'être structuré ?

Non pas vraiment. Pour vulgariser, je parlerais plutôt de "joyeux bordel" à ce stade. On nous a par exemple orienté vers un leader qui semblait perdu. La seule organisation qui existe est virtuelle et passe principalement par Facebook et WhatsApp. Donc ça n'a pas l'air très structuré, mais les manifestants sont très connectés entre eux. Sur le terrain, le phénomène n'est ni massif ni anecdotique, potentiellement ça peut être un phénomène politique qui revient. Quant à l'ambiance dans le cortège, c'était très tranquille, on a senti aucune agressivité, il y avait d'ailleurs des enfants.

Le mouvement qui émerge en France est-il comparable à son homologue canadien ?

Le problème principal des manifestants français, c'est qu'il n'y a aucun camion et qu'ils n'arriveront pas à bloquer à Paris dans ces conditions. Les routiers sont moins mobilisés ici, parce que contrairement au Canada, ils ne sont pas propriétaires de leur camion et sont moins impactés par les mesures sanitaires. Hier au départ de Nice, je dirais qu'il y avait environ 150 voitures, pas un seul camion, il faut voir maintenant comment tout ça évolue...


Propos recueillis par A. Le Guellec | Reportage : Paul Larrouturou et Harmony Pondy Nyaga

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