RECONSTRUIRE - Un an après le passage d'Irma, qui a dévasté les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélémy, en 2017, la Fédération française de l'assurance a annoncé avoir indemnisés pour 1.26 milliard d'euros, les sinistrés. Si la reconstruction est lente et difficile, c'est qu'elle est en partie tributaire du manque de main d'oeuvre et de matériaux, dans ce territoire où plus de la moité des habitants n'est pas ou trop peu assurée.
Un an après l'ouragan Irma, Saint-Martin n'en a pas fini avec sa reconstruction. Une remise sur pied, lente et difficile. Après le déluge, le coût total des sinistres avait été estimé à 1,9 milliard d'euros, faisant d'Irma, la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l'assurance outre-mer.
Cette semaine, la Fédération française des assurances (FFA) indique que 95% des dommages ont été indemnisés en tout, ou en partie et 1, 26 milliard d’euros ont été versés à ce jour par les assureurs, soit 67 % du coût total estimé. Dans le détail, 91% des hôtels ont été indemnisés et 83% des sinistres automobiles.
Des lendemains extrêmement difficiles
Sur Saint Martin, les semaines post-Irma furent extrêmement difficiles. Pour les habitants, d'abord. Pour les experts ensuite. Un an après, côté assureurs, on estime que les problèmes d'indemnisation des sinistrés ont été plus nombreux que dans d'autres catastrophes naturelles.
La faute à la situation géographique de ce territoire insulaire rendant les déplacements difficiles, en partie, mais aussi à un manque cruel de main d'oeuvre sur place. D'après Stéphane Pénet, directeur des assurances de biens et de responsabilités, à la FFA, "les assureurs ont dû faire face à un manque d’experts, d’artisans du bâtiment, un manque de matériaux, de réparateurs automobiles, localement, pour encaisser cette situation", de catastrophe.
En janvier dernier, soit quatre mois après le passage d'Irma, le délégué interministériel à la reconstruction, Philippe Gustin expliquait que la reconstruction était délicate en raison du retard pris par les assureurs. Un retard notamment lié aux difficultés logistiques. Des experts ont été missionnés pour évaluer les dégâts. Venus de Guadeloupe, de Martinique ou encore de Métropole, ils ont peiné à se rendre sur place : les liaisons aériennes ont été coupées, les liaisons maritimes également. Sur les îles dévastées, ils ont rencontré des difficultés à se loger, des difficultés pour circuler, ce qui n'a pas aidé au traitement rapide des dossiers.
Aussi, il est difficile pour Stéphane Pénet de donner un délai moyen d'indemnisation : "c'est très variable : entre un mois ou deux et maintenant". "On a demandé à ce que les expertises se fassent le plus rapidement possible. On a fait au plus vite, c'est plus long que sur d'autres événements mais les éléments comme le manque d’experts, d’artisans, les problèmes d’acheminement des matériaux sont étrangers à l'assurance", précise le spécialiste.
Copropriétés sinistrées et locataires qui trinquent
Autre point noir : les indemnisations des dommages relatifs aux habitations sont complexes, sans doute plus qu'ailleurs. "Sur St Martin, il y a beaucoup de logements en copropriété. Un syndic gère l’ensemble et chaque copropriétaire est membre de l’assemblée générale. L’assemblée générale doit donner son aval pour les travaux de reconstructions. Or beaucoup d’entre eux, sont absents de l’île ou pas déclarés. Ce fut très complexe de les retrouver", dit-il. Quand on les retrouve, ce qui n'est pas toujours le cas. Beaucoup de ces logements sont des investissements de défiscalisation et certains refusent de reconstruire. Les locataires de ces habitations sont donc les premières victimes de ce phénomène.
Et quand bien même, l'assureur donne son accord, les artisans sont débordés et "il y a encore des problèmes d’acheminement mais le gros des problèmes est derrière nous", précise Stéphane Plénet, à LCI. En, effet, le principal port en eaux profondes est situé à Philipsburg, sur la partie hollandaise de l'île mais ce dernier ne refonctionne qu'à 40% de ses capacités.
Des centaines d'habitants non assurés
Habitations ravagées, voitures parfois envolées ... Pour les personnes non-assurées, c'est un peu la double peine. Et elles sont nombreuses, sur St Martin. Stéphane Pénet estime qu'entre 50 et 60% de la population n'est pas assurée et donc tributaire de la solidarité nationale. "C'est un taux énorme. Une bonne partie de l'habitat est précaire. Ces personnes n'ont pas la culture du risque et n'ont pas pensé à s'assurer. Une situation que l'on retrouve dans les Dom Tom, avec un taux de sous-assurance très fort".
Pour ces personnes, Daniel Gibbs, le président de la collectivité de Saint-Martin, a initié une opération "500 toitures", d'un coût de cinq millions d’euros, à l'attention des populations les plus en difficultés : personnes âgées, handicapées, foyers avec enfants de moins de 3 ans. Environ 440 foyers ont été identifiés éligibles à ce dispositif.
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