Près de la moitié des grossesses sont non désirées, alertent les Nations unies

Publié le 30 mars 2022 à 11h42

Source : Sujet JT LCI

121 millions de grossesses non planifiées sont enregistrées chaque année, selon le Fonds des Nations unies pour la population.
Parmi elles, 60 % débouchent sur un avortement.
En cause, notamment, l'accès limité d'une partie des femmes à la contraception.

"Presque tout le monde connaît une femme ayant dû faire face à une grossesse non intentionnelle." C'est sur ce phénomène que le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) met l'accent dans un récent rapport publié ce mercredi 30 mars et relayé par Le Monde. "Quand presque la moitié des grossesses ne sont pas choisies, cela nous donne une image alarmante de l'état de négligence de la liberté reproductive des femmes", estime auprès du quotidien Natalia Kanem, la directrice exécutive de l'organisme, évoquant un phénomène plus inquiétant qu'il n'y parait.

Dans le détail, près de 121 millions de femmes sont en effet concernées chaque année par ces grossesses involontaires dont 60% aboutissent à une IVG, à savoir 30% des grossesses totales dans le monde. Or, dans les pays les plus pauvres ou limitant drastiquement le droit à l'avortement, 45% des interventions sont réalisées dans des conditions sanitaires dangereuses, à l'origine de 5 à 13% des morts maternelles annuelles, selon le document.

Une problématique aggravée par les crises

Les grossesses non désirées posent, en outre, le problème de l'accès à la contraception, les auteurs du rapport estimant qu'environ 257 millions de femmes ne désirant pas tomber enceintes n'ont pourtant pas recours à des moyens de contraception sûrs. Selon une étude brésilienne, menée en 2019 dans 47 pays, et citée par l'UNFPA, 40,9% des femmes sexuellement actives n'auraient ainsi recours à aucun contraceptif, notamment en raison de difficultés d'accès, par peur des effets secondaires pour la pilule, par manque d'information ou encore du fait de l'intervention négative d'un tiers (souvent le mari).

Toujours selon Le Monde, les récentes crises internationales, durant lesquelles de nombreuses femmes perdent accès à la contraception et sont davantage soumises au risque de violences sexuelles, n'ont fait qu'exacerber la problématique des grossesses non désirées. Le Covid-19 a en effet engendré des problèmes d'approvisionnement de contraceptifs dans plusieurs pays africains, comme la Guinée-Bissau, la Zambie ou le Rwanda, tandis près de 250.000 femmes enceintes au début du conflit russo-ukrainien se trouvent actuellement dans une situation de soins dégradée. "Notre rapport montre que ces droits fondamentaux sont sous-estimés en temps de paix et mis à mal en temps de conflit", insiste, pour conclure, Natalia Kanem.


Audrey LE GUELLEC

Tout
TF1 Info