Jacqueline Sauvage sur France 2 : "Je ne suis pas coupable"

par Antoine RONDEL
Publié le 6 janvier 2017 à 20h58
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Source : Sujet JT LCI

VIOLENCES CONJUGALES - Invitée de Laurent Delahousse vendredi 6 janvier, la sexagénaire emprisonnée pour avoir tué son mari violent puis graciée par le président Hollande a brièvement rappelé son sentiment : "Je ne suis pas coupable".

Entourée de ses deux avocates, Nathalie Tomasini et Jeanine Bonaggiunta, Jacqueline Sauvage est revenue, au JT de France 2, sur la grâce dont elle a fait l'objet, le 28 décembre, alors qu'elle purgeait une peine de dix ans de prison, condamnée pour le meurtre de son mari, après 47 ans d'enfer conjugal. L'occasion pour cette dernière d'adresser ses "remerciements à François Hollande, un homme humble qui a très bien accueilli mes filles, et aux Français qui [l]'ont soutenue".

Interrogée par Laurent Delahousse sur son sentiment de culpabilité, celle dont la condamnation avait ému la France entière à la fin de l'année 2015 a brièvement rappelé sa conviction  : "Je ne suis pas du tout coupable". Une phrase qui rappelle les raisons pour lesquelles, à deux reprises, un tribunal d'application des peines s'était refusé à lui accorder une libération conditionnelle. Le 31 août, lors du premier rejet, l'instance avait souligné ainsi la "réflexion encore embryonnaire" de la sexagénaire "sur son passage à l'acte" et déploré que la "médiatisation de l'affaire" ait encouragé Jacqueline Sauvage "à se cantonner dans un positionnement exclusivement de victime".

Il faut faire bouger les choses
Me Tomasini

Une décision non évoquée sur le plateau du 20h, où Laurent Delahousse a toutefois soulevé que la grâce intervenait après que deux jurys l'avaient condamnée et demandé si ce n'était pas là une autorisation faite aux femmes victimes de violences conjugales à "faire justice soi-même". "Ça va bien au-delà de ça", a répondu Me Bonaggiunta, qui a rappelé qu'une femme mourait "tous les trois jours sous les coups de son mari" et que "les femmes victimes de violences conjugales [ne sont] pas écoutées".

Cette dernière a plaidé pour que le droit français se rapproche de son cousin canadien, qui prend en compte la présomption de légitime défense, soit une "approche psychanalytique différente" des femmes battues. Soit précisément le mode de défense, inopérant à l'époque du procès, des deux avocates. Ce sur quoi est d'ailleurs revenue l'autre avocate de Jacqueline Sauvage, Me Tomasini : "Au Canada, une femme, dans les mêmes circonstances, a été acquittée en 1990 sur le principe du syndrome de la femme battue. Le procès sur notre mode de défense n'a pas lieu d'être. Il faut faire bouger les choses".


Antoine RONDEL

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