TEMOIGNAGE – Patrice Oualid est le directeur de l'Hyper Cacher, cible de l'attentat perpétré le 9 janvier dernier par Amedy Coulibaly. Au Parisien, il raconte les premières minutes de l'attaque, livre ses tourments et évoque son envie de quitter la France.
Patrice Oualid est l'une des victimes de l'attentat perpétré à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris, le 9 janvier dernier. Un magasin qu'il connaît bien, puisqu'il en était devenu le directeur peu de temps avant la tuerie qui a fait quatre morts. Lui s'en est sorti, malgré la blessure par balle qu'il a subie. Cet homme de 46 ans raconte ce mercredi dans Le Parisien les premières minutes de l'attaque et ce qu'il ressent aujourd'hui, près de trois semaines après les faits.
"La nuit, je ne dors pas"
"Comme d’habitude, on a ouvert vers 8 heures", se souvient le directeur du magasin. "Tout à coup, j'ai entendu une détonation très forte. J'ai pensé à une bombe, une grenade (...). J'ai tourné la tête et j'ai vu Yohan tomber (Yohan Cohen, 23 ans, l'un des employés de l'Hyper Cacher tué par Amedy Coulibaly, ndlr)". S'il a vu le djihadiste, Patrice Oualid "n'a pas entendu le son de sa voix". "Par contre, poursuit-il, j'ai vu ses yeux. La mort dans son regard. J'ai compris que j'allais mourir." Sous le choc, le directeur du supermarché tente alors de s'enfuir, ce qu'il parviendra à faire non sans essuyer un tir qui le blesse au bras. "D'après les images de vidéosurveillance, il (le terroriste) a tiré une deuxième fois, mais l'arme s'est enrayée", explique la victime.
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Près de trois semaines après les faits, l'attentat hante encore Patrice Oualid. "La nuit, je ne dors pas, je revois les images et me demande ce que j'aurais dû faire". Comme les caissières du magasin, il ne veut plus retourner travailler à Hyper Cacher même si son patron, lui, veut rouvrir "pour montrer aux terroristes qu'ils ne peuvent pas gagner". Au-delà du magasin du cours de Vincennes, Patrice Oualid pense quitter la France pour s'installer en Israël. "Je ne suis pas de la chair à canon. La France est mon pays, j'y suis né. Il y faisait bon vivre, mais aujourd'hui ce n'est plus possible".
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