COLD CASE - Une jeune fille de 17 ans a été retrouvée saine et sauve en Mayenne, mardi soir, après avoir été portée disparue pendant 28 heures. L'occasion de se pencher sur le nombre de disparitions de mineurs qui surviennent chaque année en France, soit un peu plus de 40.000.
Selon les termes de la loi du 21 janvier 1995, toute disparition d’un mineur est considérée comme inquiétante. Mais derrière le chiffre vertigineux, communiqués chaque année par le ministère de l'Intérieur, se cache des réalités bien différentes. Ainsi, en 2020, en France, 41.106 signalements de disparitions de mineurs ont été inscrits au Fichier des personnes recherchées (contre 51.287 en 2019). Parmi lesquels plus de 80% concernent des fugues, soit 39.587 signalements (49.846 en 2019). Par ailleurs, "un jeune peut être signalé plusieurs fois. Si un mineur fugue 12 fois dans l'année, il y aura 12 signalements", explique à l'AFP le Service d’information et de communication de la police nationale (Sicop).
En effet, pour un tiers de ces signalements, "le jeune a été retrouvé ou rentré de lui-même dans les 48 à 72 h" mais "peut fuguer à nouveau - et revenir - plusieurs fois dans l'année", détaille Laureen Burbau, directrice de la communication de Droit d'enfance.
Un deuxième tiers des jeunes signalés revient ou est retrouvé dans les trois mois qui suivent la disparition, toujours selon Droits d'enfance. Quant au tiers restant, ils ne sont pas forcément disparus et jamais retrouvés. Les parents ou les enquêteurs peuvent "sans les forcer à revenir, garder un œil" sur ces jeunes de plus de 15 ans qui "restent dans l'errance : dans des squats, dans des groupes de SDF, ou plus rarement, à l'étranger", selon Laureen Burbau.
Disparitions criminelles : 2 à 10 cas non résolus par an
À ces chiffres, s'ajoutent les cas de 987 "disparitions inquiétantes" de mineurs (918 en 2019). Cette catégorisation est réalisée "au cas par cas", en se basant "sur les déclarations de la famille aux services de police ou de gendarmerie", explique une porte-parole de la police nationale à l'AFP. Elle sera qualifiée de particulièrement inquiétante selon certains critères. "Si c’est un enfant de moins de 13 ans par exemple ou si la personne présente un handicap (mental, physique) ou encore si elle manque d’autonomie", détaille Droit d'Enfance. D’autres critères, "comme l’existence d’un potentiel danger de mort ou le fait que la personne puisse se trouver en compagnie de tiers pouvant constituer une menace pour son bien-être" sont également à prendre en compte. Les forces de l’ordre s’appuient aussi sur les habitudes du disparu et du fait que "son absence soit en contradiction avec son comportement habituel".
Dans la réalité des faits, les disparitions criminelles de mineurs, où "l'enquête n'aboutit pas, c'est entre 2 et 10 cas par an", estime Laureen Burbau. Cette estimation est corroborée par les chiffres officiels du ministère de l'Intérieur communiqués à l'AFP : en 2019, 652 mineurs ont été signalés comme "susceptibles d'être victimes d’un crime ou d’un délit". "Environ 1% de ces cas" ne sont pas résolus chaque année. Ces 1% de cas non élucidés peuvent être "résolus l’année suivante", et font toujours l'objet "d'une ouverture d’enquête judiciaire", ajoute la police.
Enfin, 532 signalements concernent des "enlèvements parentaux" (523 en 2019), lorsqu'un parent garde auprès de lui un enfant devant être gardé par un autre parent.
Pour aider les familles d’enfants ou d’ados disparus, un numéro existe : le 116 000. Un numéro (géré et coordonné par Droit d’Enfance) européen et gratuit, disponible 24 heures sur 24. Il apporte une aide sociale et psychologique aux familles, offre un accompagnement et assure la prise en charge des parents en détresse.
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