VIDÉO - Belle année pour les champignons : les professionnels de la cueillette se régalent

Mathilde Joris | Reportage TF1 Emma Vinzent, Patrick Delannes
Publié le 17 octobre 2022 à 10h55

Source : JT 20h WE

La saison de la cueillette des champignons bat son plein, et cet automne 2022 est un excellent cru.
L'activité représente un business lucratif pour les professionnels.

L'automne, ses feuilles orangées, son brouillard et… ses cueillettes de champignons sauvages. Comme chaque année, cette saison est idéale pour récolter cèpes, girolles et autres pleurotes. L'occasion d'aller se promener dans les sous-bois avec son panier d'osier, entre septembre et novembre, quand la pluie et le soleil cohabitent volontiers. Une activité qui peut même devenir un business juteux, pour les cueilleurs désireux d'en faire commerce. 

Certains professionnels peuvent même vivre uniquement des revenus du champignon jusqu'à décembre. C'est le cas de François Raymond, qu'une équipe du 20H de TF1 suit dans le reportage en tête de cet article. Dans sa besace, il a ramassé trois kilos de cèpes en une heure, soit 30 euros. Mais à la bonne saison, ce passionné peut engranger jusqu'à 5 et 10.000 euros. "Hier, j'ai ramassé 33 kilos de lactaires et de pieds bleus dans la journée, et 3 kilos de cèpes", explique-t-il. Et la concurrence peut être rude ! Le mot circule vite quand certains secteurs grouillent de spécimens. "Souvent, je marche pendant trois ou quatre heures, donc on ne voit pas forcément mes coins !", se targue par exemple ce cueilleur, qui tient à toujours rester "correct" avec les autres promeneurs.

La production des champignons de Paris est essentiellement délocalisée à l'étranger

Certaines régions sont propices à la cueillette de champignons, notamment en Lozère. Et le rapport de force peut être tendu entre les ramasseurs du dimanche et les semi-professionnels, associés par certains amateurs à des "pillards". Quand ceux-ci débarquent en groupe, d'aucuns se plaignent qu'ils raflent les cèpes en grand nombre pour vendre leur butin bien loin, au détriment des commerçants du coin. "Il faut respecter la nature, il faut respecter les propriétaires", estime cette promeneuse amateure, interrogée par une équipe de TF1 dans cet autre reportage (voir ci-dessous).

Année record : la guerre des champignonsSource : JT 13h WE

Une fois les champignons sauvages ramassés, direction l'enseigne d'un négociant, qui les rachètera pour le compte d'un grossiste ou restaurant en France, mais aussi en Italie et en Espagne. La filière du champignon en France rassemble bon nombre d'entreprises et d'emplois, entre les champignonnières, les commerces, les restaurants… Le cèpe, très recherché, aura une destination différente en fonction des préférences régionales : plutôt Rungis pour le bouchon, petit et charnu, plutôt dans le sud de la France pour les plus gros calibres. 

Et qu'en est-il du champignon de Paris, la variété la plus consommée dans l'Hexagone ? Point de trace dans les sentiers forestiers, il ne pousse pas à l'état sauvage en France. A l'heure actuelle, 70% des champignons de Paris proviennent de l'étranger, la production étant massivement délocalisée aux Pays-Bas et en Pologne. La réglementation n'impose d'ailleurs pas d'indiquer la provenance du produit. Pour savoir s'ils sont produits localement et non à des milliers de kilomètres, il faut s'en remettre à l'étiquette "France" sur la boîte, une mention qui garantit leur origine. 

Cela dit, gare aux intoxications ! Dans leur immense majorité (94%), ces troubles indésirables (diarrhées, vomissements, nausées…) sont provoqués par des champignons glanés par des particuliers. En 2021, 1.340 cas ont été recensés, dont 41 cas graves et quatre décès. Quelques conseils pour éviter les déconvenues : ne consommer que les champignons dont on est à 100% sûrs, faire vérifier auprès d'un pharmacien en cas de doute, et éviter de donner sa confiance aux applications qui prétendent les reconnaître, peu fiables. 


Mathilde Joris | Reportage TF1 Emma Vinzent, Patrick Delannes

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