CAUCHEMAR - Pour beaucoup de rescapés du Bataclan, parler de la tragédie un an et demi après reste difficile. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'attentat de Manchester leur a rappelé de mauvais souvenirs.
Seuls de rares survivants du Bataclan se sentent aujourd'hui capables de s'exprimer au sujet de ce qu'ils ont vécu il y a un an et demi durant les attentats de Paris. Seule certitude, ils sont nombreux à avoir été remués par l'attentat terroriste de Manchester. A l'image de Charles, qui avait passé plus de trois heures cachés dans le Bataclan en 2015 :
Je m'asseois quand on m'annonce la nouvelle (pour Manchester), j'ai le souffle court, j'ai une boule dans le ventre, vraiment ça prend à la gorge.
Charles, rescapé du Bataclan
Même sentiment de malaise pour Alexis, qui était lui aussi au Bataclan : "On ne se remet jamais totalement de ça, ça reste à vie", explique-t-il. Avant d'ajouter : "on pense à toutes les personnes qui vont devoir vivre avec ça à vie eux aussi. Il n'y a pas de mots".
Georges Salines, président de l'association "13 novembre : fraternité et vérité", a quant à lui perdu sa fille au Bataclan. Elle avait 29 ans. La tragédie survenue outre-Manche lui a fait revivre en partie le cauchemar du 13 novembre 2015 :
Evidemment ça me renvoie à ma propre expérience, appeler un téléphone portable qui ne répond pas, et ensuite chercher à joindre un numéro d'urgence, faire le tour des hôpitaux... ça a immédiatement une résonance avec ce que nous avons vécu.
Georges Salines, père d'une victime du Bataclan
Le Bataclan a rouvert ses portes en novembre 2016 ; et si la vie a repris son cours, le travail de reconstruction est long et difficile. Pour les rescapés et proches de victimes de la Manchester Arena, ce n'est que le commencement du deuil.