L'Église protestante bénit le mariage de deux pasteures, une première en France

Léa LUCAS avec AFP
Publié le 26 juillet 2021 à 15h51
L'Église protestante bénit le mariage de deux pasteures, une première en France

Source : iStock

INÉDIT - Une union civile de deux pasteures lesbiennes a été bénie pour la première fois ce samedi 24 juillet par l'Église Protestante Unie de France (EPUdF), qui autorise le mariage homosexuel depuis 2015.

C'est une première. Le mariage de deux femmes pasteures - célébré le 22 juillet à la mairie de Jacou dans l'Hérault - a été béni  samedi 24 au Temple de Maguelone à Montpellier. "Nous avons reçu beaucoup d'encouragements même si dans le milieu de l'Église ce choix n'est pas accueilli facilement", relatent les mariées de 31 et 33 ans. "On y va petit à petit, il y a une dimension symbolique importante", a indiqué à son tour le pasteur Jean-François Breyne, qui a présidé cette bénédiction inédite. 

Nous sommes un couple comme les autres

Agnès, l'une des mariées

Pourtant, l’Église Protestante Unie de France (EPUdF) autorise les unions de couple de même sexe depuis 2015. Émeline Daudé et Agnès Kauffmann se revendiquent ainsi comme un exemple auprès de leur communauté, mais aussi de la société. "Quand nous avons reçu la bénédiction de notre mariage, les portes du temple sont restées ouvertes, explique Émeline, ex-ingénieure informatique. "C'est un beau signe d'ouverture. On a besoin de modèles pour savoir que c'est possible." "C'est une manière de dire que nous sommes un couple comme les autres", ajoute son épouse Agnès Kauffmann, ancienne graphiste, qu'elle a rencontrée sur les bancs de la faculté de théologie. 

Le sujet reste "sensible", selon Daniel Cassou, pasteur et responsable de la communication de l'EPUdF, deuxième église protestante en France à pratiquer ce "geste liturgique" après la Mission populaire évangélique. "Il a fallu deux ans de mûrissement, de maturation, de dialogue, pour qu'un accord se dégage pour accepter de donner cette autorisation", poursuit-il. 

La décision du synode de 2015 laisse cependant une liberté de discernement, précisant que cette bénédiction n'est "ni un droit, ni une obligation" et qu'elle "ne s'impose à aucune paroisse, à aucun pasteur". 

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À l'occasion de leur mariage, les trentenaires ont tenu à rappeler les luttes durement gagnées par le passé sur les questions LGBTQ+ au sein de la religion. "Nous sommes aujourd'hui au bénéfice de tout ce qui a été fait", termine Émeline. "Chaque génération a porté ses luttes." Leur union est ainsi le symbole de l'avancée des mentalités. "Il ne faut pas oublier que cela fait longtemps qu'il y a des pasteurs LGBT dans notre Église, mais qu'ils n'ont pas pu le dire ouvertement jusqu'à présent." Pour l'heure, une trentaine d'Églises protestantes dans le monde ont donné leur autorisation à bénir les couples de même sexe.   


Léa LUCAS avec AFP

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