La maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé ce jeudi reporter l'interdiction du trafic de transit dans le centre de la capitale de 2022 à 2024.Ce trafic, qui implique le passage dans une zone sans s'y arrêter, doit laisser la place au seul "trafic de destination".La circulation de certains véhicules sera donc conditionnée.
Le trafic de transit, soit la circulation de véhicules traversant une zone sans s'y arrêter, représente 50% du trafic actuel à Paris. Alors que la mairie de Paris avait annoncé, en mai dernier, vouloir réduire de manière drastique ce type de circulation dans le centre de la capitale dès 2022, cette interdiction est finalement reportée à début 2024, a annoncé ce jeudi 17 février Anne Hidalgo. La maire de la capitale souhaite "prendre le temps" d'une enquête publique.
La zone concernée est l'ensemble des quatre premiers arrondissements de Paris et les parties des Ve, VIe et VIIe arrondissements situées entre le boulevard Saint-Germain et la Seine.
La circulation des VTC, motos et scooters conditionnée
Dans cette zone à trafic limité (ZTL), rebaptisée "zone apaisée", il est prévu de limiter le trafic en réservant la circulation à certaines catégories de véhicules. David Belliard, adjoint (EELV) à la transformation de l'espace public de la maire PS, a précisé qu'en 2024 l'interdiction ne concernerait pas les riverains, commerçants, personnes à mobilité réduite, employés ou personnes "se rendant au théâtre ou chez des amis".
Les véhicules de secours, bus, vélos, taxis, véhicules en autopartage et véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) ne seront pas non plus impliqués, bien que l'acceptation des VTC sera conditionnée à un "engagement de la profession sur le verdissement de la flotte", a souligné l'adjoint. Les motos et scooters seront acceptés selon le même principe : il faudra avoir "quelque chose à faire dans la zone" pour pouvoir y circuler, a indiqué David Belliard.
La mairie ne veut "plus de trafic de transit, qui représente à peu près 50% du trafic de la zone, pour n'avoir plus que du trafic de destination", a-t-il souligné, précisant que malgré cette future nouvelle réglementation, "n'importe qui dans le monde pourra venir dans le centre de Paris pour y venir faire ses courses".
Préalablement à l'enquête publique lancée fin 2022 ou début 2023, la mairie va mener une étude d'impact qui sera complétée par la préfecture de police, a précisé le premier adjoint (PS), Emmanuel Grégoire. La mairie a voulu "détendre le calendrier au bénéfice de la robustesse juridique", a-t-il justifié pour expliquer le report d'un des projets-phares de la deuxième mandature d'Anne Hidalgo.
Cette "zone apaisée", qui devra être prête pour les Jeux olympiques, doit permettre de "lutter contre la pollution de l'air et les nuisances sonores liées au trafic automobile", de fluidifier le trafic de vélos, de piétons et des véhicules autorisés, et de renforcer "l'attractivité" du cœur de la capitale, a souligné Emmanuel Grégoire.
Le préfet de police, de son côté, a indiqué dans un communiqué qu'"en l'état actuel des informations communiquées par la Ville de Paris, l'analyse des services de la préfecture de police met en avant que les caractéristiques actuelles du projet risquent de créer des difficultés pour la circulation des services de secours et de police en périphérie de la zone, et pourrait par ailleurs avoir un impact négatif pour l'activité économique de la capitale."
Et de poursuivre : "Pour ces raisons, le préfet de police exprime de fortes réserves sur le projet tel qu'envisagé - et non sur le principe d'une ou plusieurs zones à trafic limité à Paris qui répond à de légitimes enjeux environnementaux - et a fait part à la mairie de Paris de sa disponibilité pour poursuivre les échanges".
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