Réforme des retraites adoptée : nuit de tensions dans plusieurs villes, 300 interpellations en France, dont 234 à Paris

Publié le 21 mars 2023 à 0h33, mis à jour le 21 mars 2023 à 9h19

Source : TF1 Info

L'adoption lundi de la réforme des retraites a provoqué de nombreuses manifestations dans toute la France.
Le texte a été entériné après le rejet de deux motions de censure à l'Assemblée nationale.
À Paris notamment, au moins 234 personnes ont été interpellées.

Poubelles renversées et brûlées, barricades, jets de projectiles sur les forces de l'ordre, fumigènes : l'adoption lundi de la réforme des retraites après le rejet de la motion de censure a provoqué de nombreuses manifestations émaillées d'incidents dans toute la France. À Paris, quelques centaines de personnes, rejointes par des députés de la France Insoumise (LFI), se sont d'abord rassemblées, non loin de l'Assemblée nationale, Place Vauban (VIIe arrondissement), avant d'être canalisées par les forces de l'ordre.

Puis, des feux de poubelles et affrontements avec les forces de l'ordre ont été repérés dans le quartier de la gare Saint-Lazare (IXe), autour de la place de l'Opéra, où de nombreux cars de CRS étaient stationnés. Un cortège a ensuite arpenté les rues en renversant des poubelles, suivi par les policiers de la BRAV-M en moto, tandis que d'autres étaient au Châtelet, non loin de l'Hôtel de Ville. Peu après minuit, au moins 234 personnes avaient été interpellées. Renversant sur leur passage trottinettes électriques et vélos, ou mettant le feu à des poubelles, les manifestants ne cherchaient pas la confrontation avec les forces de l'ordre, mais plutôt à se livrer au jeu du chat et de la souris. Les forces de l'ordre ont utilisé à plusieurs reprises des gaz lacrymogènes.

Manifestations à Lyon, Strasbourg ou Rennes

Les mêmes scènes se sont reproduites dans plusieurs grandes villes de France, comme à Strasbourg où 2000 personnes ont été comptabilisées au plus fort de la mobilisation et 5 individus ont été interpellés. Les manifestants ont sifflé et hué le rejet de la motion de censure avant d'allumer des fumigènes et de scander "nous aussi on va passer en force". De nombreuses dégradations et jets de projectiles ont eu lieu visant notamment une façade de banque et des panneaux publicitaires. 

À Dijon, environ 200 personnes ont manifesté, certains, masqués et souvent cagoulés, scandant : "On déteste la police". La manifestation a été dispersée vers 21h et la police a procédé à deux interpellations. À Lyon, quelque 500 manifestants, dont beaucoup de jeunes, se sont rassemblés vers 20h30 place Guichard dans le 3e arrondissement et s'en sont pris aux forces de l'ordre avec des jets de projectiles, avant de se disperser en plusieurs groupes dans différents quartiers. Un premier bilan de la préfecture a fait état de six interpellations et un blessé léger parmi les policiers. À Saint-Etienne, la préfecture a recensé quatre interpellations et trois policiers blessés.

Les manifestants étaient plusieurs centaines à Lille devant la préfecture, où ils ont sifflé et hué en apprenant le rejet de la motion de censure. "Ça va péter", ont-ils scandé, "Louis XVI on l'a décapité, Macron on va recommencer". À Nantes, la manifestation, qui a débuté dans le calme vers 18h, s'est tendue en milieu de soirée, et des bouteilles ont été jetées sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes. 

Même tension à Rennes, déjà secouée par de violentes manifestations ces dernières semaines. Plusieurs centaines de jeunes - entre 300 et 500 selon la préfecture -, ont défilé dans le centre-ville aux cris notamment de "49.3 on n’en veut pas", et des barricades improvisées ont été incendiées. Après sommations, une intervention a eu lieu pour dégager la place Ste Anne où un feu avait été allumé ce qui a conduit à une interpellation pour rébellion et une autre pour incendie volontaire. D'autres rassemblements ont eu lieu à Bordeaux, Limoges, Poitiers, ou encore à Rouen ou Brest.


La rédaction de TF1 avec AFP

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