La SNCF devra verser plus d'un million d'euros à une voyageuse amputée d'une jambe après un accident

Thomas Guien avec AFP
Publié le 10 novembre 2021 à 14h23

Source : TF1 Info

JUSTICE - La SNCF a été condamnée par la cour d'appel de Paris à verser plus d'un million d'euros d'indemnisation à une voyageuse amputée d'une jambe en 2008 après un accident ferroviaire.

Un million d'euros. C'est la somme que la SNCF a été condamnée à verser à une voyageuse, selon un arrêt de la cour d'appel. La victime avait été amputée d'une jambe en 2008 après un accident ferroviaire.

La voyageuse, "montée par erreur" à la gare du Nord à Paris à bord "d'un train à destination de Boulogne-sur-Mer" alors qu'elle voulait se rendre à Creil, a ouvert les portes pour en descendre "lors d'un arrêt technique inopiné"

L'indemnisation pourrait être revue à la hausse

Mais le train a alors redémarré et la passagère a "subi de graves lésions au niveau de la jambe droite ayant nécessité une amputation en urgence au niveau du tiers inférieur de la cuisse". Son état de santé s'est aggravé par la suite en raison d'"une infection de son moignon par un staphylocoque doré multirésistant", explique la cour dans son arrêt, rendu le 4 novembre.

Dans le détail, l'opérateur ferroviaire public devra payer 1,13 million d'euros à cette victime et rembourser environ 600.000 euros à l'Assurance maladie de l'Oise, qui l'avait indemnisée. Un chiffre inédit : "C'est une indemnisation record pour ce type de préjudices, qui sont souvent sous-évalués", a commenté auprès de l'AFP Méhana Mouhou, l'un des avocats de la plaignante. Il précise que la cour d'appel a ordonné une expertise complémentaire concernant les frais pour les prothèses nécessaires à sa cliente, qui pourrait augmenter le montant total de l'indemnisation. La plaignante réclame 2 millions d'euros à ce titre.

En première instance, en juin 2019, le tribunal de grande instance de Bobigny avait fixé des indemnisations plus lourdes : 2 millions d'euros pour la voyageuse blessée et environ 840.000 euros pour la CPAM de l'Oise. Mais SNCF Voyageurs avait fait appel, faisant notamment valoir que la plaignante avait "délibérément quitté le train après le signal de départ et alors que les portes étaient fermées, que cette démarche était imprudente et dangereuse". Pour cette raison, elle demandait à la cour d'appel de la juger "responsable à 50% de l'accident".

Contactée par l'AFP, SNCF Voyageurs a indiqué n'avoir "pas de commentaire à faire sur une décision de justice" et tenir à "renouveler toutes ses pensées envers la victime".


Thomas Guien avec AFP

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