RENTRÉE - Un retour progressif au bureau a été pensé dans les entreprises à mesure que la situation sanitaire s’améliore. Les services des ressources humaines doivent alors composer avec ces salariés qui ont trouvé dans le télétravail un certain confort.
Tout quitter pour se mettre au vert, beaucoup de citadins en ont rêvé pendant l’épidémie et certains l’ont fait. C’est le cas de Charlotte et Élie, travaillant dans la communication et la publicité, qui ont rendu à l'été 2020 leur appartement de Bois-Colombes, dans les Hauts-de-Seine, pour s’installer à Vernon, ville normande de 24.000 habitants.
Une envie qui s’est concrétisée grâce à la mise en place du télétravail à 100%. "Ça permet de se ressourcer", atteste Charlotte. "Et puis, on revient à Paris pour ses avantages, en étant débarrassé de ses inconvénients et de son côté anxiogène." Comme elles, de nombreux salariés ont pu travailler à distance pendant des mois, permettant ainsi de changer radicalement de mode de vie. Seulement voilà, le télétravail n’est plus la norme depuis le 9 juin et un retour à la normale est envisagée à compter de septembre, sous réserve d’une bonne situation sanitaire.
"Le travail de demain est hybride"
"Sur le terrain, la période de juin-juillet-août va servir de transition pour que début septembre, on soit totalement prêts", souligne Audrey Richard, présidente de l’ANDRH, l’Association nationale des DRH. "Sur cette période, on demande un retour de deux ou trois journées par semaine. Cette transition va nous permettre d’identifier ceux qui ont du mal à revenir." Comme le montre une récente enquête menée par l’association, 30% des 270 DHR interrogés ont indiqué avoir été "confrontés à des demandes de salariés ayant déménagé pendant la crise, sollicitant l’adaptation de leurs conditions de travail".
De fait, cet exode des villes doit être pris en compte dans "la préparation du retour sur site", concède Audrey Richard, qui pointe l’évolution dans l’organisation du télétravail et le nombre d’accords passés en faveur d’une augmentation. "Sur l’année 2020, 94.500 accords ont été signés en entreprises, dont 25% sur la mise en place du télétravail", selon les chiffres de la Dares, la direction de l’administration publique française dépendante du ministère du Travail. "On voit bien que le dialogue social a marché, il y a un changement de mentalité dans l’organisation du travail", estime la DRH, considérant par ailleurs que "le travail de demain est hybride".
"Un "Forfait Annuel Télétravail"
Hors de question donc, de revenir au "monde d’avant", où le travail en présentiel était exigé cinq jours sur sept dans la majorité des cas. "Dans le cas des entreprises qui voudront revenir en arrière, les salariés et les organisations syndicales ne laisseront pas faire. Les salariés ne s’y retrouveront pas", selon Audrey Richard. Une série de questions se posent dès lors pour les "célibataires géographiques", comme il arrive de nommer ces employés qui vivent loin de leur lieu de travail. La présidente de l’ANDRH y voit un véritable défi : "Comment être à l’heure le matin ? Comment gérer la fatigue avec tous ces allers-retours ? Est-ce réaliste pour eux de fonctionner comme ça ?" Par ailleurs, la SNCF semble avoir anticipé la tendance d’un fonctionnement hybride en mettant en place un nouvel abonnement sur mesure à compter de septembre, le "Forfait Annuel Télétravail", qui proposera "250 trajets par an, éligibles pour toutes les destinations en France, ce qui correspond à 2 à 3 jours télétravaillés par semaine".
"Lorsque le télétravail s’est installé durablement, on a mis plus de souplesse. Car ceux qui se sont installés à la campagne étaient ceux qui ne pouvait plus travailler dans leur studio à Paris", confie un DRH d’une grande entreprise située à la Défense. Dans ce groupe, l’organisation doit devenir à 50% en présentiel et 50% en télétravail à partir du 30 juin. "C’est à ce moment-là qu’on verra s’il y a de fortes réticences. Au vu des remontées dans les régions, le nombre de salariés dans cette situation n’est pas considérable", d’après le DRH. Même son de cloche du côté de l'ANDRH, assurant que la grande majorité des salariés sont heureux de pouvoir revenir travailler.
Pourtant, des réticences autres que l’éloignement géographique peuvent exister à la reprise d’une vie de bureau traditionnelle. Parmi elles, la peur de l’épidémie ou le syndrome de la cabane sont aussi des situations à prendre en compte dans les entreprises. Mais au-delà de ces craintes et angoisses, une grande majorité de salariés refusent de reprendre le même fonctionnement qu'avant. Selon un baromètre d'OpinionWay pour le cabinet Empreinte humaine, 74 % des télétravailleurs et 50% de l'ensemble des salariés interrogés disent ne pas vouloir remettre les pieds au bureau tous les jours.
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