POUVOIR D'ACHAT - Loyers et transports plomberont le budget des étudiants à la rentrée 2020, selon un rapport du syndicat Unef, avec une hausse de plus de 3% accentuée par les conséquences de la crise sanitaire.
Le coût de la vie étudiante, toujours plus cher, pour une jeunesse fragilisée par les conséquences de la crise sanitaire. C'est ce qui émane d'un rapport du syndicat étudiant Unef (Union Nationale des Etudiants de France), passant en revue les différents postes de dépenses pour une année universitaire et parlant d'une hausse de 3,69% pour l'année scolaire 2020-2021.
Sans surprise, le loyer se révèle le principal poste de dépense, absorbant 69% du budget mensuel des étudiants. Le loyer moyen passe de 522 euros par mois à 535 euros (+2,41%). "L'augmentation est en partie freinée par la stagnation des loyers dans les résidences Crous", note le syndicat.
La hausse est donc attribuée aux locations dans le parc privé, avec des disparités entre les villes : Lyon (+5,42%), Créteil (+4,65%) et Bordeaux (+4,24%) arrivent en tête du classement des communes dont le marché locatif est plus onéreux cette année.
Si l'augmentation des prix des transports n'est pas significative, inférieure à 0,5%, le syndicat met l'accent sur "des prix élevés" - plus de 300 euros l'abonnement annuel - dans plusieurs villes (Paris, Rennes, Lyon, Lille...). Par ailleurs, Lyon, Lille, Brest et Bordeaux sont les quatre villes qui cumulent hausse des loyers et des transports.
230 euros de masques
Publié dans Le Parisien, le baromètre de la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes), les hausses s'accumulent, portant le coût de la rentrée à 2 361 euros, soit 76 euros de plus que l'année dernière. Un bond qui s'explique principalement par l'augmentation des frais dans la vie courante (+ 5%) tels les loyers et charges, téléphonie et internet, transports, loisirs, consommation... mais aussi par l'apparition des masques dans le budget des étudiants.
Selon les estimations de l’Unef, le port du masque représentera un coût de 230 euros pour l'année 2020-2021. En raison de l’épidémie de Covid-19, "le port du masque dans les salles d'enseignement est fortement recommandé", avait indiqué le ministère de l'Enseignement supérieur au sein d'une circulaire. Cette feuille de route doit permettre aux universités et grandes écoles "d'accueillir le plus grand nombre d'étudiants, dans le respect des consignes sanitaires".
Aussi, l'Unef dénonce le poids que représente l'obligation du port du masque qui "crée de nouvelles dépenses" ainsi que le nombre élevé de "contrats rompus ou non renouvelés du fait de la crise sanitaire et économique".
La situation des étudiants ultramarins plus fragile
Pour la première fois, le rapport s'est penché sur les disparités économiques entre étudiants métropolitains et ultramarins. L'Unef détaille plusieurs postes de dépenses pour lesquels les ultramarins mettent davantage la main à la poche : alimentation, transports, services médicaux ou encore téléphonie. Une vie plus chère qui exacerbe la précarité de la population ultramarine, qui compte deux fois plus de boursiers qu'en métropole. Le syndicat s'appuie sur cette différence pour revendiquer un complément de bourse pour les étudiants ultramarins, à raison de 100 euros par mois et par échelon.
Pour l'Unef, "l'explosion du coût de la vie étudiante amène à la dépendance et au salariat" des étudiants. Le syndicat en appelle à nouveau à une refonte du système d'aides sociales de l'enseignement supérieur pour stopper la progression de la précarité étudiante.
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