"Ils sont un peu comme nos enfants" : le cri de colère d'un dompteur face à la fin des animaux de cirque

Publié le 29 septembre 2020 à 17h37

Source : TF1 Info

INTERVIEW - Ce mardi, la ministre Barbara Pompili a annoncé la "fin progressive" des animaux sauvages dans les cirques itinérants. Une décision qui passe mal auprès des professionnels du milieu. Invité sur LCI, Michaël Douchet, responsable de la ménagerie du cirque Zavatta-Douchet, a fait part de son "incompréhension" et de son désarroi.

"Ma réaction, c’est de l’incompréhension. Nous ne comprenons pas une décision aussi radicale". Après l'annonce de l'interdiction progressive" des animaux sauvages dans les cirques itinérants, Michaël Doucet ne décolère pas. Le responsable de la ménagerie du cirque Zavatta-Douchet estime que les animaux dans les cirques ne sont pas sauvages, puisqu'ils sont "nés en captivité depuis plusieurs générations. Nous avons nourri la plupart au biberon". 

"Ils sont un peu comme nos enfants", ajoute t-il. Au-delà de l'incompréhension, c'est l'incertitude créée par l'annonce de la ministre de la Transition écologique que pointe le professionnel : "Qu'est-ce qu'ils vont faire avec les animaux ? Où vont-ils aller ? Qui va s'en occuper ?"

Interdiction des animaux sauvages dans les cirques : l’incompréhension des professionnelsSource : JT 13h Semaine

Une décision injustifiée selon lui

Surtout, Michaël Douchet se défend de faire vivre lions et tigres dans des conditions difficiles. "Dans notre cirque, les animaux se sentent bien. Ils se reproduisent régulièrement. Nous avons par exemple des petits lions qui ont aujourd'hui un mois", fait-il valoir. Il rappelle également que les professionnels du secteur ont fait des efforts ces dernières années : "Nous faisons de moins en moins de villes. Cela permet d'installer de plus en plus de cages de détente, des grands enclos. Les animaux ne sont pas dans des camions toute la journée, mais dans de grands espaces de détente de plusieurs centaines de mètres carrés". "Aujourd'hui, appuie-t-il, on reste plus longtemps dans une ville pour notre bien-être personnel, mais aussi pour celui de nos animaux"

Enfin, le responsable de la ménagerie du cirque Zavatta-Douchet souligne qu'une reconversion lui semble difficilement envisageable. "On ne peut pas passer à autre chose", soupire-t-il  : "Je suis dompteur. Demain, je ne pourrai pas devenir trapéziste volant. Ce n'est pas possible".


Maxence GEVIN

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