Le gouvernement dissout une association d'aide aux détenus musulmans, soupçonnée de liens avec l'islam radical

Barbara Azaïs
Publié le 23 novembre 2016 à 17h12
Le gouvernement dissout une association d'aide aux détenus musulmans, soupçonnée de liens avec l'islam radical
Source : AFP

ISLAM RADICAL - Stéphane Le Foll a annoncé ce mercredi matin la dissolution de l'association Sanâbil, qui dit aider plus de 700 détenus musulmans en France et à l'étranger. Selon le gouvernement, elle aurait encouragé la radicalisation et certains de ses membres seraient partis faire le djihad.

Le ministère de l'Intérieur a décidé de dissoudre une association d'aide aux détenus musulmans, soupçonnée depuis sa création en 2010 de liens avec l'islam radical. Cette décision a été prise sur le fondement d'un article du code de la sécurité intérieure relative aux associations qui "appellent à la haine ou à la violence, ou qui se livrent à des agissements susceptibles de provoquer des actes terroristes", a indiqué Stéphane Le Foll lors de son point-presse à l'issue du Conseil des ministres ce mercredi. 

Si le président de Sanâbil a indiqué que "la seule chose" que faisait l'association était d'entretenir une correspondance avec les détenus qui le souhaitaient et d'envoyer des mandats pour qu'ils puissent cantiner (le tout sous l'œil de l'administration pénitentiaire) le gouvernement affirme, lui, qu’elle tient un rôle plus dangereux. 

Coulibaly avait participé à un événement de l'association

Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur affirme que "sous couvert d'un soutien matériel dispensé à des détenus de droit commun ainsi qu'à leurs familles, l'association encourageait la radicalisation de ces derniers durant leur séjour carcéral pour les rallier à la cause djihadiste". 

Selon lui, "plusieurs anciens dirigeants ou anciens membres de l'association ont rejoint la zone de combat irako-syrienne" et l'association faciliterait "les rencontres entre des djihadistes radicaux et des individus moins impliqués dans le but d'influencer ces derniers". Une note des services de renseignement releverait notamment qu'Amédy Coulibaly, le tueur de l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes en janvier 2015, avait participé à un pique-nique de l'association le 23 août 2014.

"Nous aimerions que les accusations reprochées à l'association reposent sur des faits concrets et non sur des supposées relations ; ce procédé est honteux, bas, traduit un vide argumentaire et une malhonnêteté intellectuelle", a déclaré l'association dans un communiqué publié le 8 novembre sur sa page Facebook. "Nous condamnons et dénonçons tous actes de terrorisme". 

Jean-Jacques Urvoas annonce la fin des unités de déradicalisation dans leur forme actuelleSource : Sujet JT LCI
Cette vidéo n'est plus disponible

Barbara Azaïs

Tout
TF1 Info