PIRATE - Se faisant appeler Ulcan, un activiste pro-israélien pirate des sites pro-palestiniens, menace des journalistes et dévoile des casiers judiciaires. Dernière victime en date : l'humoriste Jamel Debbouze.
A chaque jour son nouveau délit. Gregory Chelli , alias Ulcan sur Twitter, n'en finit plus de pirater des sites pro-palestiniens, de menacer des journalistes et de divulguer des casiers judiciaires ou des coordonnées privées. Et ce, sans être jusqu'ici inquiété par la justice. Dernier fait d'armes : la divulgation dans une vidéo postée sur YouTube du casier judiciaire de Jamel Debbouze, annoncée sur Twitter.
La police piégée ?
Dans un enregistrement publié sur son nouveau compte Twitter (
l'ancien ayant été suspendu mardi
), l'activiste, qui dit résider en Israël, se vante d'avoir piégé le commissariat du 16e arrondissement de Marseille. Un utilisateur de son site Internet (ou lui-même), se faisant passer pour un policier en piratant la ligne du commissariat du 15e arrondissement de Marseille, aurait ainsi réussi à obtenir le dossier de l'humoriste. Son interlocutrice, une fonctionnaire de police semble-t-il, lui dresse la liste des infractions supposées de Jamel Debbouze, avant de livrer des commentaires sur le comédien. "Moi ce que je trouve hallucinant, c'est celle qui s'est mariée avec aussi (Melissa Theuriau, ndlr), cette collabo...", déplore-t-elle par exemple.
Contactée par metronews, la Direction départementale de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône (DDSP) assure ne pas être au courant de la divulgation de ces informations sur le comédien. "Si c'est avéré, il y aura des sanctions administratives car il est formellement interdit de livrer ce genre d'éléments par téléphone", nous a répondu un officier. Egalement joint par metronews, le commissariat du 16e arrondissement de Marseille a d'abord prétendu ne "pas du tout être au courant", avant d'adopter une autre défense : "Ce n'est pas un fonctionnaire du 16e qui a répondu au téléphone, c'est bidon".
Il révèle les coordonnées d'un policier
Mais Grégory Chelli n'en est pas à son coup d'essai. Il y a quelques jours, il livrait les coordonnées personnelles et le casier judiciaire de Pierre Haski, directeur de la publication de Rue89. Le but : se venger d'un article du site qu'il n'avait pas apprécié . Plus grave encore, il s’en est pris aux parents d'un journaliste de Rue89, en les contactant pour leur faire croire que leur fils était mort. Cinq jours plus tard, le père du journaliste visé faisait un infarctus (il a été placé en coma artificiel), témoigne Pierre Haski.
Et le hacker s'en prend aussi à la police. Dans une vidéo postée sur son compte, il a dévoilé jeudi l'identité (nom et téléphone portable) du capitaine de la Brigade de répression de la délinquance astucieuse chargé d'enquêter sur lui.
Malgré deux enquêtes préliminaires et une information judiciaire ouvertes, Gregory Chelli ne désarme pas. En toute impunité. Contacté à plusieurs reprises par metronews pour savoir comment un individu pouvait commettre autant de délits sans craindre les autorités, le cabinet du ministère de la Justice n'a pas voulu nous apporter plus de précisions sur d'éventuelles mesures. Le ministère de l'Intérieur a de son côté annoncé "avoir saisi les autorités israéliennes".
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