CORRÉLATION ? - Les forces de l'ordre font un lien entre le nombre de cambriolages, en hausse de 5% sur les trois premiers mois de l'année, et la surmobilisation des policiers et gendarmes chaque week-end pour encadrer le mouvement des Gilets jaunes.
"On ne peut pas être partout !" C'est ce que répondent les forces de l'ordre pour expliquer la hausse significative des cambriolages : +5% pour les vols à domicile au premier trimestre par rapport aux trois derniers mois de 2018. Parmi les explications avancées par les policiers et les gendarmes, les manifestations des Gilets jaunes qui les accaparent depuis le 17 novembre. "C'est l'effet Gilets jaunes", affirme à LCI Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat Unité SGP Police.
"On ne peut pas être depuis à peu près cinq mois sur le pont des violences particulièrement palpables et en même temps sur les missions du quotidien", ajoute le syndicaliste, qui pointe une réduction d'effectifs affectés à cette tâche. "On a tous en mémoire ce qu'il s'est passé aux mois de décembre et mars, avec en même temps aussi beaucoup de services d'ordre parce que le président de la République a fait le Grand débat, avec la monopolisation de beaucoup de forces mobiles."
Un constat relativisé par l'Observatoire national de la délinquance. "C'était beaucoup trop tôt pour le dire", répond Christophe Soullez, chef du département de l'ONDRP. "On n'a pas les éléments pour pouvoir dire qu'il y a un effet Gilets jaunes en termes de mobilisation des forces de police sur les cambriolages. Je rappellerai qu'en 2017 les cambriolages ont connu leur plus forte hausse depuis dix ans et qu'il n'y avait pas de mouvement Gilets jaunes." "Il faut attendre 6 à 8 mois pour avoir un peu de recul", appuie-t-il. "Je vous rappelle que sur les 12 derniers mois on est, d'après les chiffres de la police qu'il faut prendre avec précaution, sur une baisse de 4%, certes avec une hausse en début d'année, mais il faudrait voir si elle se poursuit ou pas."
Des vols... dans les boîtes aux lettres
Si les manifestations répétées ces derniers mois sont mises en avant par les forces de l'ordre, cette hausse des cambriolages est à mettre sur le compte d'un effet domino, d'après les spécialistes des questions de sécurité. "Effectivement, il y a peut-être des mobilisations qui ont détourné les policiers et les gendarmes de leurs missions de sécurité du quotidien. Cela a peut-être favorisé beaucoup plus de cambriolages de logements", analyse Driss Aït Youssef, président de l'Institut Léonard de Vinci.
Selon lui, il y a aussi davantage de vols dans... les boîtes aux lettres, car les Français ont fait plus d'achats en ligne durant cette période. "En janvier, c'était les soldes", rappelle-t-il. "On voyait bien qu'un certain nombre de Français ne pouvaient pas sortir pour aller faire leur shopping. C'était beaucoup d'achats par correspondance et ça a fait l'objet de beaucoup de vols."
Des vols dans les grandes villes, notamment, qui enregistrent une hausse de 5% des effractions. À l'inverse, les zones rurales connaissent une baisse significative, notamment ces deux dernières années dans la Meuse.
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