BON USAGE - Un an après l’irruption du terme "Covid-19" dans toutes les conversations, la question de son genre reste en suspens : doit-on dire "le" ou "la" Covid ? Selon un sondage de l'Ifop publié ce jeudi, les Français ont leur préférence.
Covid-19... Ce nom est désormais sur toutes les lèvres. Et employé à toutes les sauces. Lorsqu'il est apparu en février 2019 par le biais de l'OMS qui nommait ainsi l'épidémie qui s'abattait sur la planète, il a aussitôt été genré au masculin. Certains diront que c’est par confusion avec le coronavirus, mais on peut aussi noter que c’est une tendance naturelle en français pour les mots se terminant par un D.
Mais voilà que l'Académie française, gardienne sourcilleuse du bon usage de la langue française, contre-attaque, trois mois plus tard, et se prononce en faveur de l'usage du féminin puisqu’il s’agit d’une maladie : il faut désormais parler de "la Covid-19". Lui emboîtant le pas, les autorités se sont très vite alignées sur cet usage – jusqu’à Emmanuel Macron en fin d’année 2020.
L'affaire semblait donc entendue. Enfin, pas tout à fait. Un sondage Ifop, réalisé pour le magazine littéraire en ligne Ernest, et publié ce jeudi, montre que l’usage l’emporte sur la norme : en effet, la majorité des Français dit "le" Covid. Pour autant, ils sont aussi plus nombreux à estimer qu’il faudrait dire "la". Paradoxe ? Pas si sûr…
56% des Français emploie le masculin
Dans la pratique, 56% des Français déclarent genrer le mot "Covid" au masculin, contre seulement 19% au féminin… et 25% s’efforcent de ménager la chèvre et le chou, en déclarant utiliser indifféremment "le" ou "la" Covid. L'Ifop note un clivage générationnel dans cette pratique. Trois quarts des moins de 35 ans (75 %) privilégient le masculin, contre 50% chez leurs aînés. Dans la théorie, le féminin est cependant réputé correct pour… la majorité également ! En effet, 57% suivent la recommandation de l’Académie française et déclarent que, selon eux, "Covid" n’est correct qu’au féminin, contre 23% pour le masculin… et 20% estiment, à l’instar du Robert, que les deux genres sont valables.
Ce paradoxe "montre l'attachement particulier des Français à connaître les 'règles' de la langue, sans pour autant les appliquer strictement lorsque celles-ci sont en décalage manifeste avec l'usage", note Jean-Philippe Dubrulle, directeur d'études au pôle Opinion de l'Ifop. "En dépit d’une coexistence des deux genres de 'Covid' dans la sphère médiatique, avec d’un côté des quotidiens nationaux restés sur le masculin issu de l’usage initial et, de l’autre, les autorités ayant opté pour le féminin depuis plusieurs mois, les Français ne se sont pas divisés sur la question. Plutôt que de constituer deux blocs d’importance égale, ils disent toujours majoritairement 'le' tout en croyant dans la normativité du 'la'", précise-t-il.
Usage contre norme
Les tenants du masculin le justifient principalement par l’usage : parce qu’il était en vigueur au tout début de la pandémie (critère déterminant pour 38%), parce qu’il paraît plus "naturel" par sa sonorité (31%) ou son genre aligné sur celui de "coronavirus" (29%). C'est la politique du "premier arrivé, premier servi", commente l'Ifop.
Chez les partisans du féminin, on valorise plutôt la norme, indique l'étude : "la" Covid parce que "l’Académie a dit" (26%) ou par l'argument linguistique mis en avant par l'institution (25%). Le fait que des autorités (20%), notamment Emmanuel Macron depuis fin 2020, ou des médias (17 %) emploient le féminin arrive un peu plus loin. Ce qui amène Jean-Philippe Dubrulle à conclure que "près d’un an après le début de la crise sanitaire, ni l’usage ni la norme n’ont triomphé de l’autre. Or, en pareil cas, c’est l’usage qui gagne".
Sondage réalisé par l’Ifop pour Ernest réalisé par le biais d'un questionnaire en ligne du 3 au 4 mars 2021 auprès d’un échantillon de 1 048 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
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