Il n'a appris la nouvelle que fin avril : le 1er patient français infecté dès décembre raconte son combat

Publié le 5 mai 2020 à 10h30

Source : JT 13h Semaine

QUATRE MOIS APRES - Un habitant de Bobigny a contracté sans le savoir le coronavirus en décembre dernier. Il l'a appris seulement il y a une dizaine de jours.

"On m'a dit 'vous êtes 100% positif au Covid-19'. J'étais surpris quand même, avec les ravages que fait la maladie...." Amirouche Hammar, un habitant de Bobigny, a raconté lundi sur BFMTV son combat contre le coronavirus. Signe particulier : cet habitant de Bobigny a contracté la maladie en décembre. Soit un mois avant les cas que les autorités ont présenté comme les premiers en France.

C'est fin décembre qu'Amirouche Hammar tombe malade. Toux sèche, fièvre fatigue et de graves difficultés à respirer… l'homme de 43 ans pense tout d'abord qu'il s'agit d'une grippe classique. Mais les difficultés s'accentuent. Le 27 décembre, il se rend aux urgences de Bobigny. "A 5 heures du matin, j'ai décidé de prendre ma voiture et je suis allé directement à l'hôpital. J'ai dit 'il faut appeler le médecin tout de suite, il y a quelque chose qui ne va pas, j'ai des douleurs au thorax, ça couple le souffle'."

Une possible contamination par sa femme, asymptomatique

Le patient sort de l'hôpital trois jours plus tard avec, selon les médecins, une infection pulmonaire, lui qui souffrait déjà de diabète et est sujet aux allergies. Il faudra attendre la fin du mois d'avril pour qu'il découvre qu'il s'agissait en réalité du Covid-19. C'est le Pr Yves Cohen, chef du service de réanimation des hôpitaux Avicenne et Jean-Verdier, en Seine-Saint-Denis, qui lui a annoncé la nouvelle. "On a ressorti tous les dossiers de patients hospitalisés en réanimation à Jean-Verdier et Avicenne du 2 décembre au 16 janvier, qui avaient une pneumonie mais une PCR négative", a expliqué lundi à l'AFP le médecin, en référence aux tests alors effectués. 

Comment Amirouche Hammar a-t-il contracté le virus ? Selon le Pr Cohen, il aurait pu être contaminé par sa femme, elle-même asymptomatique. Celle-ci travaille au rayon poissons d'un supermarché "à côté du stand des sushis avec des personnes d'origine asiatique". 

Reste à savoir si cet homme aujourd'hui guéri peut être considéré comme le cas le plus précoce de Covid-19 à ce jour en France. Certains experts attendent une validation des résultats de la nouvelle étude pour se prononcer. Mais dans tous les cas, cela ne ferait que confirmer ce dont de nombreux scientifiques se doutaient. "Ça interroge, mais ce n'est pas révolutionnaire", a commenté le Pr Olivier Bouchaud, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Avicenne. "On pouvait le pressentir puisqu'il s'est passé un peu la même chose en Chine : ce virus a la particularité de se diffuser à bas bruit dans la population, sans qu'on en décèle la présence, et dans un deuxième temps il fait des formes cliniques", a-t-il expliqué à l'AFP.


La rédaction de TF1info

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