DROGUE - Le Canada s'est engagé à dépénaliser la consommation de cannabis, ce qui en ferait le premier pays du G7 à franchir le pas. Une décision qui soulève des interrogations, notamment sur l'intérêt qu'elle représente sur les plans économique et sanitaire. Entraînerait-elle vraiment une meilleure protection des consommateurs ?
La consommation de cannabis doit-elle être dépénalisée ? Dans son discours de politique générale pour l'année 2016, le Premier ministre canadien Justin Trudeau, qui en avait fait une promesse de campagne, s'y est engagé. Et, comme le Canada, de nombreux Etats se questionnent sur leur politique de lutte contre la drogue qui, selon certains spécialistes , ne mène nulle part.
Outre la lutte contre la commercialisation clandestine et la consommation illicite de cannabis, les opérations policières ainsi que les procédures judiciaires coûtent cher. En France, 568 millions d’euros sont consacrés chaque année au secteur du cannabis, les interpellations comptant à elles seules pour 300 millions d'euros.
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La consommation de cannabis et les maladies mentales
Face aux critiques des politiques répressives, leurs défenseurs arguent des risques liées à sa consommation. Des risques à nuancer, explique à metronews le professeur Amine Benyamina, addictologue spécialisé dans le cannabis. "Evidemment, il n'est pas bon pour la santé" et il est préférable de ne pas en consommer. Mais "la consommation ne peut pas être associée au développement de maladies psychiatriques, telles que la schizophrénie. Il faut d'autres facteurs pour accentuer la précipitation de ces maladies."
Parmi ceux-ci, on trouve "la consommation excessive", "la mauvaise qualité des composants" ajoutée au produit original et "la précocité" du consommateur. En effet, selon le professeur, un consommateur âgé de 12 ans s'expose à plus de risques que celui qui aurait commencé à 15 ans. En somme, "le cannabis n'entraine pas la schizophrénie."
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Pourquoi légaliser un produit dangereux pour la santé ?
D'où l'idée d'une légalisation contrôlée qui permettrait "de surveiller la consommation des jeunes" (lesquels consomment "de plus en plus tôt et de moins en moins bien"). Ils seraient alors moins exposés à des produits trafiqués. La consommation de cannabis est un fléau contre lequel un Etat ne peut pas lutter, explique l'addictologue, qui ne voit "rien de bon" dans la prohibition.
En d'autres termes : c'est mauvais, oui, mais puisqu'on ne peut pas lutter contre, faisons en sorte que ce soit le moins grave possible. "Avec une légalisation pragmatique, on produit, on contrôle et on sanctionne." Et peu importe que la mesure soit difficile à présenter politiquement. "Ce n'est pas l'autorité qui a raison, c'est la science (...) Si nous fabriquons et que nous distribuons, nous contrôlons."
Légaliser la consommation de cannabis pourrait, par ailleurs, contrairement à ce que l'on pense, "désintéresser les jeunes". En cassant son caractère illicite, qui donne au fumeur débutant une impression de courage, on pourrait briser ainsi l'attrait de ce phénomène.
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Quelle solution ?
Le docteur Benyamina préconise la tenue d'"une grande conférence sur la nocivité du cannabis" afin que "des arguments et des contre-arguments scientifiques, politiques et économiques" évoquent le sujet. Par ailleurs, le professeur se dit favorable à l'instauration de "Cannabis social club", un modèle de production et de régulation du cannabis proche du système des Amap , déjà mis en place en Espagne. Le message est clair : ne disons pas non sans savoir.
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