L'employée de cantine envoyait des lettres d'amour enflammées à un enfant de 9 ans

par Maud VALLEREAU
Publié le 1 juillet 2014 à 17h18
L'employée de cantine envoyait des lettres d'amour enflammées à un enfant de 9 ans

JUSTICE - Durant des mois, une employée communale de Bassillac, près de Périgueux, a remis en mains propres des lettres d’amour à un garçon de 9 ans. Les parents de l'enfant ont porté plainte.

"Coucou mon petit ange d'amour, tu me manques. Je n'ai pensé qu'à toi tout le week-end. Tu ne m'as toujours pas répondu". Cette lettre, décorée de cœurs, Mathéo*, 9 ans, l'avait cachée dans sa chambre au milieu d'une pile d'autres. Vingt-trois au total, rédigées par une femme de 20 ans son aînée. Employée municipale à la cantine de l'école et au centre de loisirs de Bassillac (Dordogne), fréquentés par le petit garçon, la jeune femme de 29 ans l'aurait harcelé durant plus de six mois avant que les parents ne découvrent la vérité au mois de décembre.

Après six mois de silence, ils ont décidé mardi de raconter leur histoire à Sud Ouest, dans l'espoir que la justice ouvre enfin une enquête. Car si une plainte a été déposée, l'employée incriminée, qui a été mise à pied, n'a fait l'objet que d'un simple rappel à la loi. Dans ses missives, "elle est pourtant "allée jusqu'à proposer à mon fils de fuguer avec elle", témoigne dans les colonnes du journal régional la mère de l'enfant, qui décrit le changement de comportement de son fils. "Elle a brisé son enfance. En un an, (…) Mathéo est devenu exécrable, ingérable, très agressif." Et l'employée municipale ne se serait pas arrêtée à de simples écrits. Elle aurait également évoqué "les baisers réellement échangés avec le petit garçon" et "son envie d'avoir quatre enfants" avec lui.

"Des faits à ne pas prendre à la légère"

"On peut se contenter d'un simple rappel à la loi si l'expertise psychiatrique conclut qu'elle n'a pas toutes ses facultés mentales. Mais nous n'y avons pas eu accès. De toute façon, si c'est le cas, on peut se demander comment elle a pu travailler dans un centre de loisirs avec des enfants", explique l'avocate de la famille, Nathalie Landon, jointe par metronews. "On ne peut pas prendre à la légère des faits commis sur un enfant de 9 ans, poursuit Me Landon. Imaginez si c'était un homme qui avait eu un tel comportement à l'égard d'une petite fille ?"

La mairie de Bassillac n'a pas souhaité faire de commentaires et la vice-procureure de Périgueux, en charge du dossier, n'était pas joignable ce mardi. Selon Sud Ouest, la magistrate se serait néanmoins "déclarée prête à ouvrir une enquête si l'enfant apporte d'autres témoignages". Car tétanisé lors de sa première audition par les gendarmes, le petit Mathéo, qui est depuis suivi par un pédopsychiatre, n'a en effet rien pu dire. Pour le protéger et de peur qu'il puisse tomber à nouveau sur cette femme, les parents ont décidé de déménager.

*Le prénom a été modifié


Maud VALLEREAU

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