Les actes homophobes et transphobes continuent d'augmenter

par Youen TANGUY
Publié le 15 mai 2018 à 11h49
Les actes homophobes et transphobes continuent d'augmenter
Source : Thinkstock

HOMOPHOBIE - Dans son rapport annuel publié ce mardi, SOS Homophobie fait état d'une hausse de 4,8% des actes homophobes et transphobes en 2017. Des chiffres "très préoccupants qui montrent l'ancrage et la persistances des LGBTphobies dans la société française", estime l'association.

Dans son rapport annuel, l'association SOS Homophobie note une nette augmentation des actes homophobes et transphobes (+ 4,8%) avec 1650 témoignages reçus en 2017, contre 1575 en 2016. Une majeure partie des témoignages relate de cas d'insultes, de menaces, de harcèlement et d'agressions physiques, analyse le texte publié ce mardi, deux jours avant la journée nationale de lutte contre l'homophobie.  Des chiffres "très préoccupants qui montrent l'ancrage et la persistances des LGBTphobies dans la société française", abonde le rapport.

Plus précisément, l'association note une augmentation de 15% des agressions physiques avec 139 actes déclarés contre 121 en 2016. Les actes transphobes et biphobes (envers les personnes transgenre et bisexuelles) ont, eux, explosé avec des augmentations respectives de 54 et 154% par rapport à 2016. Le seul chiffre en baisse est celui des agressions envers les lesbiennes, en baisse de 14%.

Des témoignages majoritairement masculins

SOS Homophobie ajoute que 22% des témoignages relatent de cas ayant eu lieu sur internet, suivis de près par les lieux publics (11%), le travail (11%), le voisinage (11%), la famille et l'entourage (10%) ou encore le milieu scolaire (7%). Pour ce dernier, les cas de LGBTphobies sont en augmentation de 38% par rapport à l'année 2016. "Il fait écho au fait qu’en 2018, 'PD 'reste l’insulte la plus prononcée dans les cours de récréation", note l'association.

A l'instar de 2016, les victimes ayant témoigné sont principalement des hommes (58%). Les femmes ne représentent que 21% des témoignages et les personnes transgenre seulement 5%. (les 16% restants n'ayant pas indiqué leur sexe). D'un point de vue géographie, les victimes viennent principalement des Bouches-du-Rhône, du Gard, des Hauts-de-Seine, de l’Hérault, l’Ille-et-Vilaine, de la Loire-Atlantique, du Nord, de Paris, du Pas-de-Calais, du Rhône et de la Seine-Saint-Denis. 

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Montée de la parole homophobe

Comment expliquer la persistance de ces violences ? D'abord par "une libération de la parole des victimes", assure l’association. "En accédant à de nouveaux droits, notamment au mariage, les personnes LGBT trouvent de plus en plus injuste et insupportable d’être victimes de LGBTphobies", peut-on lire dans le rapport. Autre élément d'explication : la montée de la parole homophobe dans le débat public, notamment avec les débats autour de la PMA, de la GPA et de l'homoparentalité de manière générale. "Ces propos nourrissent et légitiment l’homophobie et invitent les gens à passer à l’acte". 

Pour enrayer la courbe, l'association demande notamment aux pouvoirs publics "qu'ils entendent la majorité de Français favorables à la PMA selon plusieurs sondages d'opinion et portent au plus tôt un projet de loi sur l’ouverture de la PMA et la filiation pour garantir la sécurité sanitaire, juridique et matérielle de nos familles". Et de conclure : "Nous espérons donc profondément qu'il n'y aura pas de hausse des actes LGBTphobes et des agressions physiques suite aux débats autour de l'accès la PMA."


Youen TANGUY

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