Pour lutter contre la sécheresse, les agriculteurs ont demandé depuis plusieurs années la création de réservoirs d'eau artificiels.Un projet violemment contesté la semaine dernière dans les Deux-Sèvres.Pourtant, dans le département voisin de la Vienne, une trentaine de ces bassins ont été validés, pour quelles contreparties ?
Dénoncées par leurs détracteurs comme une aberration écologique à l'heure du réchauffement climatique, les "méga-bassines", voulues par les agriculteurs pour faire face aux sécheresses à répétition, cristallisent les tensions autour des usages de l'eau. Violemment contestées dans les Deux-Sèvres, une trentaine d'entre elles, pourraient voir le jour dans le département voisin de la Vienne.
Ainsi, à Champagné-Saint-Hilaire, dans un an, peut-être, il y aura à la place d'un champ de céréales une immense réserve d'eau pour aider certains agriculteurs à lutter contre la sécheresse. Olivier Pin, président de l'Association départementale des irrigants de la Vienne, en détaille les contours dans le JT de 13H : "208.000 m³ d'eau, 6 hectares environ et 250 m²", égrène-t-il dans la vidéo en tête de cet article. Ce stockage permettra de venir en aide à quatre exploitations différentes. Une question de survie pour les agriculteurs concernés. "Il est indispensable que ce projet aboutisse pour notre territoire, sans lequel il y aura grosso modo la moitié des exploitations irrigantes qui vont disparaitre", poursuit Olivier Pin.
Moins de pesticides
Selon François Dillot, agriculteur et président de la coopérative de l'eau "Dive-Bouleure Clain Amont", "sans réserve de substitution, ils ne peuvent pas garantir la production agricole au niveau national". Cette eau sera prélevée dans les nappes phréatiques ou dans le Clain, un des affluents de la Vienne (Charente), avec des obligations. "On est limité avec des seuils de prélèvement totalement identifiés. Ça veut dire qu'on ne peut pas prélever plus qu'on nous a autorisés à le faire, cela veut dire aussi qu'il faut que la rivière ait un débit suffisant pour pouvoir commencer de pomper", explique Olivier Pin.
Des contraintes, mais également des contreparties. En effet, en échange de la création de réserves d'eau, les agriculteurs se sont engagés à utiliser moins de pesticides et à restaurer les cours d'eau et les zones humides affectés par leur projet. Pour Jean-Claude Hallouin, administrateur de l'association Vienne Nature, c'est loin d'être suffisant. "Est-ce que l'effort est très contraignant pour eux ?", s'interroge-t-il. Pour lui, "il faudrait plutôt s'orienter vers un autre type d'agriculture que celle-là qui ne peut fonctionner qu'avec beaucoup d'eau".
Ces changements divisent aussi les habitants. "C'est un moyen de privatiser une ressource en eau", s'insurge par exemple l'un d'eux. Une inquiétude légitime alors que le réchauffement climatique fragilise de plus en plus la production de céréales traditionnelle.
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