Les chimpanzés sont sensibles à la notion de bien et de mal

Publié le 29 juin 2015 à 12h20
Les chimpanzés sont sensibles à la notion de bien et de mal

SCIENCE – D'après une étude, les chimpanzés seraient capables de distinguer le bien du mal. Pour autant, ils ne semblent pas en mesure d'intervenir en toutes circonstances.

Comment réagiriez-vous si vous étiez le témoin d'un viol ? D'une agression ? Les normes sociales vous poussent à intervenir. Considérer ainsi ces comportements comme inacceptables serait un réflexe acquis au fil de notre évolution. Une étude montre en effet que les chimpanzés seraient également sensibles à la notion de bien et de mal.

L'expérience menée par des chercheurs de l' Université de Zurich a réuni deux groupes de chimpanzés vivant dans deux zoos séparés. Tous ont été confrontés à une série de clips vidéo, montrant différentes actions. Certaines apparaissaient comme banales, impliquant un singe cassant des noix ou marchant, quand d'autres reflétaient plus d'agressivité. Par exemple, un singe en pleine bataille, un bébé Colobus chassé puis mangé ou un bébé chimpanzé tué par des adultes.

Pas forcément prêts à intervenir

Résultat, les participants ont passé quatre fois plus de temps devant les images d'infanticide. Les scientifiques ont suggéré dans un article publié dans Human Nature que les singes étaient conscients que ce qu'ils voyaient n'était pas jugé comme acceptable. Leur attention n'a en tout cas pas été attirée par la violence en elle-même, les deux groupes ayant connu l'infanticide au sein de leur communauté. Ils seraient capables de distinguer différents types de violence, et juger certaines comme "mauvaises".

En revanche, rien n'a prouvé qu'ils étaient prêts à intervenir. Pour les chercheurs, leur passivité peut-être due à la distance mise par la télévision. Aussi, s'ils détectent "la violation de normes sociales dans leur communauté comme dans celle d'individus inconnus", "ils ne répondront émotionnellement qu'au sein de leur propre groupe", précise l'auteur principale, Claudia Rudolf von Rohr.

La notion de morale chez le chimpanzé avait déjà été abordée par le primatologue Frans de Waal. À l'occasion de la sortie de son livre en 1997, il avait vanté la complexité mentale de l'espèce à Libération  : "Il est clair que les animaux ne sont pas les philosophes de la morale, mais je crois que nombre de sentiments et d'aptitudes cognitives qui sous-tendent la morale existaient avant notre apparition sur cette planète." L'étude contemporaine, en écho, relance le débat sur la place de l'instinct chez l'animal. Comme nous, les animaux pourraient finalement motiver leurs actes par une certaine sensibilité.

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La rédaction de TF1info

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