Les professionnels du mariage déplorent le maintien du couvre-feu et des restrictions jusque fin juin

"Un voyage en absurdie".  Les professionnels du mariage sont en colère ce mardi, à l'approche d'un déconfinement dont ils estiment être les grands perdants. En cause : le couvre-feu, qui va passer à 21h puis à 23h. Deux horaires qui ne conviennent pas à l'organisation de cérémonies, déplorent-ils.

"Après les stations de ski qui peuvent rouvrir sans remontées mécaniques, les parcs d'attractions sans attractions, on annonce que les fêtes de mariage vont reprendre, tout en interdisant les cocktails debout et en faisant terminer les repas à 21h, soit l'heure à laquelle ils commencent d'habitude !", s'est indigné Mélissa Humbert-Ferrand, la présidente du syndicat UPSE (Union des professionnels solidaires de l'événementiel). Cette dernière revendique 3000 adhérents parmi les quelque 55.000 prestataires du secteur en France : organisateurs de mariage, traiteurs, DJ, photographes, lieux de réception...

Selon elle, "les gens auraient accepté d'avoir un cocktail assis si, après, ils pouvaient rester loger sur place et effectuer leur soirée. Là, après la mairie ou la cérémonie religieuse, au lieu de se séparer, ils ont juste le droit d'aller boire un verre assis : ça ne s'appelle pas un mariage!", dit-elle.

L'UPSE s'appuie sur les détails dévoilés ce mardi par Jean Castex concernant le déconfinement. En effet, les lieux de réception tels que les salles de fête pourront accueillir à nouveau des événements, assis, à compter du 19 mai, avec un emplacement sur trois occupé et un positionnement des convives "en quinconce entre chaque rangée". Puis un emplacement sur deux à compter du 9 juin, avant une occupation normale des lieux (y compris debout), en respectant les gestes barrières, à partir du 30 juin. Il faudra attendre le 1er juillet pour que les couvre-feu - à 21h à compter du 19 mai, 23h à partir du 9 juin - cessent.

De fait, "il n'y aura pas réellement de reprise du mariage avant juillet", se désole la représentante du syndicat, alors qu'en temps normal quelque 40.000 mariages se tiennent en juin. "Si on en sauve 5 ou 6.000 ce sera le bout du monde !". L'UPSE évoque plus d'un milliard d'euros de pertes pour le secteur. Les samedis de juillet et août étant déjà réservés cette année, nombre de mariés seront contraints de "reporter leur union à 2022 voire 2023", affirme Mélissa Humbert-Ferrand. "Et écœurés, certains annulent".