Les violences conjugales, un problème "quasi satanique" pour le pape François

AL avec AFP
Publié le 20 décembre 2021 à 12h19
Le pape milite en faveur d'un accès au vaccin au plus grand nombre.
Le pape milite en faveur d'un accès au vaccin au plus grand nombre. - Source : HANDOUT / VATICAN MEDIA / AFP

FÉMINICIDES - Le souverain pontife a déclaré lors d'une interview à la télévision italienne que les violences conjugales étaient un acte "quasi satanique", alors que le nombre de victimes dans le pays a augmenté depuis le début de la pandémie.

C'est une nouvelle position forte qu'a pris le chef de l'Église catholique dimanche soir contre les violences faites aux femmes. Lors d'une émission spéciale sur une chaîne de la télévision italienne, le pape François a estimé que les violences conjugales étaient un acte "quasi satanique", regrettant le nombre important de femmes "abusées et battues au sein même de leur foyer, même par leur mari"

Le nombre de féminicides en augmentation en Italie

"C'est un problème qui, à mes yeux, est quasi satanique, car c'est profiter de la faiblesse de quelqu'un qui ne peut pas se défendre", a déclaré le souverain pontife sur la chaîne TG5, qui l'a fait dialoguer lors de cette émission avec quatre personnes aux parcours difficiles. Parmi elles, se trouvait une femme, victime de violences et qui a dû fuir son mari avec ses enfants. 

"On ne peut que bloquer les coups. C'est humiliant, très humiliant", a reconnu le pape au cours de la conversation avec cette mère de famille, ajoutant : "Je vois beaucoup de dignité en toi, car si tu avais perdu ta dignité, tu ne serais pas là". Ce n'est pas la première fois que le pape fait de telles déclarations. Il avait ainsi comparé en 2020 les violences conjugales à une "profanation".

Lors de cette émission, le pape a également encouragé les parents à ne pas frapper leurs enfants, a dénoncé la surpopulation en milieu carcéral et a rappelé que l'Église était contre la peine de mort.

Partout dans le monde, le nombre de cas de violences conjugales a été multiplié par la crise sanitaire et les confinements successifs. Depuis janvier, en Italie, 112 femmes ont été tuées selon le ministre de l'Intérieur. Plus de la moitié de ces féminicides ont été commis par un conjoint ou ancien époux ou compagnon. 

En France en 2020, ce sont 159.400 personnes tous sexes confondus qui ont été victimes de violences conjugales, selon le ministre de l'Intérieur. Déjà très importants à première vue, ces chiffres seraient en plus sous-estimés.


AL avec AFP

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