RAPPORT – L'année dernière, les actes d'homophobie ont enregistré une progression de 78%, selon le rapport annuel de SOS homophobie. Une hausse inédite liée, selon l'association, au débat sur le mariage pour tous.
En dix-huit ans d'existence, jamais le rapport annuel de SOS Homophobie n'avait enregistré un tel pic. Les actes, qui regroupent aussi bien les propos injurieux sur Internet que les agressions physiques, ont connu une hausse de 78% en 2013 par rapport à 2012. L’association, qui se base sur les témoignages qu'elle recueille, a recensé au total 3517 actes homophobes l'an passé.
La progression des actes homophobes déjà constatée ces dernières années peut avoir plusieurs explications. Notamment le fait que les victimes osent de plus en plus s’exprimer et que l’association s'est elle-même développée, avec aujourd'hui une délégation dans 17 régions. Mais la hausse spectaculaire de l'année dernière est, selon elle, directement liée au débat houleux sur la loi Taubira. Un débat "décomplexé" au cours duquel "la parole homophobe s'est libérée", constate le rapport.
Pour preuve, explique à metronews le président de SOS homophobie, Yohann Roszéwitch, "plus de 60% des témoignages enregistrés l'an dernier l'ont été au cours du premier semestre, lorsque les débats sur la loi étaient les plus vifs. Et nous avons enregistré des pics au moment des manifs pour tous."
Une agression physique tous les deux jours
Résultat, Internet et les réseaux sociaux ont enregistré un grand nombre d'actes homophobes (+162%), de l'injure à l'appel à la haine, voire au meurtre. Plus grave, une agression physique homophobe s'est déroulée tous les deux jours l'année dernière (+54%). Celle, particulièrement violente de Wilfred de Bruijn est d'ailleurs actuellement jugée au tribunal correctionnel de Paris. 18 et 24 mois de prison ferme ont été requis, la semaine dernière, contre les agresseurs présumés de la victime : deux jeunes hommes accusés d'avoir passé à tabac Wilfred de Bruijn après avoir crié "ah des homosexuels!", alors qu'il se baladait avec son compagnon dans le 19e arrondissement de Paris.
Près d'un an après la célébration du premier mariage gay, les tensions semblent toutefois s'être quelque peu tassées. "Pour les premiers chiffres de 2014 , on retrouve des taux proches de 2012, qui était cependant déjà une année record, précise Yohann Roszéwitch. Mais la question de la PMA et, plus récemment, la soi-disant théorie du genre, portée par les opposants à la loi Taubira, continuent d’alimenter la polémique."
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