Loi sécurité globale : de nouvelles manifestations partout en France

Publié le 16 janvier 2021 à 22h47
Manifestation contre la loi "sécurité globale" à Lille samedi 16 janvier 2020.

Manifestation contre la loi "sécurité globale" à Lille samedi 16 janvier 2020.

Source : DENIS CHARLET / AFP

SOCIÉTÉ - De nouvelles manifestations contre la proposition de loi "sécurité globale" ont eu lieu ce samedi dans tout l'Hexagone. Les cortèges ont rassemblé près de 34 000 personnes selon les autorités.

Le combat continue. Après plusieurs semaines de contestation, de nouveaux mouvements d'opposition à la loi "sécurité globale" ont eu lieu ce samedi en France. Un texte qui, pour rappel, a déjà été voté en première lecture à l'Assemblée nationale. Les manifestants dénoncent plusieurs dispositions, notamment l'article qui pénalise la diffusion "malveillante" d'images de policiers. Selon les autorités, ce sont 34.000 personnes qui étaient présentes dans les cortèges, 200.000 selon les organisateurs. 

Dans la capitale, les quelques milliers de manifestants - 6.500 selon le ministère de l'Intérieur, 15.000 selon le syndicat SNJ-CGT - ont défilé en direction de la Place de a Bastille. Bravant la neige, les contestataires ont repris ensemble des slogans enflammés comme "police partout justice nulle part" ou "état d'urgence, État policier, on nous empêchera pas de manifester".

Au cœur du mouvement, François, gilet jaune sur le dos, se désespère : "Je manifeste contre ce régime qui se montre de plus en plus radical. C'est une drôle de dictature, on se demande où on va avec cette loi de sécurité...". "Si c'est ça le pays des droits de l'Homme et de la liberté, j'ai honte d'être Français !" affirme-t-il. 

L'État assassine: vies, cultures, libertés

Un slogan pendant la manifestation "StopSécuritéGlobale"

Ailleurs en France, les manifestants étaient aussi de sortie malgré une météo parfois capricieuse. Près de 80 rassemblements ont ainsi été recencés dans l'Hexagone. Ils étaient notamment nombreux au départ de la manifestation de Nantes derrière des banderoles comme "nous sommes tous des organisateurs de raves" ou "l'État assassine : vies, cultures, libertés". À Lille aussi, un long cortège s'est constitué. En son sein, Lucile Fremaux, surveillante en lycée, juge qu'"avec l'environnement qui est hyper anxiogène et les lois que nous sort le gouvernement, ça devient invivable". Les manifestants ont arrosé les policiers de boules de neige, ces derniers répliquant... avec des grenades lacrymogènes. À Marseille ou encore à Strasbourg, les manifestants sont également sortis en nombre. 

De nombreux "teufeurs" de la mouvance des "free parties" se sont joints aux cortèges de manifestants pour défendre le "droit à la culture". Ils ont fait savoir leur colère contre la "répression disproportionnée" lancée après la rave de Lieuron (Ille-et-Vilaine), qui a réuni 2.400 personnes au Nouvel an. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a même annoncé que les forces de l'ordre étaient intervenues pour empêcher "la tenue d'une rave-party à proximité de la manifestation" à Paris. Les organisateurs ont été verbalisés et se sont vus confisquer du matériel sono.

75 interpellations, 12 membres des forces de l'ordre blessés

Les autorités ont également communiqué l'interpellation de "75 personnes dont 24 à Paris". Parallèlement, une enquête a été ouverte pour trouble à la tranquillité d'autrui par agression sonore. En marge des mouvements, "12 policiers et gendarmes" ont également été "blessés", a communiqué la préfecture.

La mobilisation contre la proposition de loi "Sécurité globale", lancée le 17 novembre, a donné lieu à plusieurs journées de manifestations, souvent rejointes par des Gilets jaunes. La plus importante, le 28 novembre, a rassemblé 500.000 personnes dans le pays selon la coordination, 133.000 selon le gouvernement. Le texte, qui sera examiné en mars au Sénat, fait l'objet de vives critiques en dehors de la France, notamment de la part des rapporteurs spéciaux des Nations unies et de la commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l’Europe. En France, ce sont la Défenseure des droits, la Commission nationale consultative des droits de l'Homme et un collectif d'associations, de journalistes et de syndicats qui le fustigent. 


Maxence GEVIN

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