BILAN - Près de 90 rassemblements avaient lieu samedi 5 décembre en France pour protester notamment contre la loi "Sécurité globale". Selon l’Intérieur, plus de 52.000 personnes ont manifesté sur l'ensemble du territoire, dont 5000 à Paris, dans un climat très tendu.
Quelque 52.350 personnes ont manifesté dans les principales villes du pays ce samedi pour protester notamment contre la loi "Sécurité globale", selon le ministère de l'Intérieur. Aucun chiffre côté organisateurs n'était disponible en début de soirée. La tension s'est révélée extrêmement vive dans la capitale où la progression du cortège, rassemblant 5.000 personnes, toujours selon l'Intérieur, a été ralentie par une série d'incidents, actes de vandalisme et autres feux sporadiques.
Le cortège parisien empêché d'arriver à son terme
La manifestation, partie à 14h15 de la porte des Lilas, n'a atteint son point d'arrivée, place de la République, que vers 18h, alors que la plupart des participants avaient déjà quitté ses rangs. L'intrusion des black blocs dans le cortège aux alentours de 15h30 a contrarié le déroulement de la manifestation. Selon une source policière, ces individus étaient au nombre de 400 à 500, au pic de la manifestation parisienne, occupant la tête du cortège.

Des chantiers avoisinants ont servi de base d'approvisionnement en projectiles divers et des incendies sporadiques ont été allumés çà et là, par des groupes vêtus de noir et très mobiles. Sur le chemin, au moins six voitures et un camion stationnés le long de l'avenue Gambetta, dans le 20e arrondissement, ont été incendiés et plusieurs vitrines de banques et agences immobilières ont été endommagées. D'après notre reporter sur place, des individus cagoulés ont cassé ont cassé les vitrines de la banque, ont pris des documents qui étaient à l'intérieur et les ont fait brûler juste devant le bâtiment. Des incidents qui ont entravé le parcours de la manifestation, dont les organisateurs ont regretté qu'elle se déroule sur une artère aussi étroite que l'avenue Gambetta, contrairement aux boulevards du centre de Paris, bien plus larges, qui ont l'habitude de les accueillir.

Pour permettre l'intervention des pompiers, les forces de l'ordre ont alors scindé en deux la tête de cortège, en forçant la décision au moyen de gaz lacrymogène. Une partie des participants est ainsi arrivée peu avant 18h place de la République, terme prévu du parcours.

Selon une autre journaliste de LCI présente sur place, beaucoup de Gilets jaunes et de jeunes étaient présents. Des profils différents venus dire "non" à l’article 24 et à la loi "Sécurité globale". Une manifestation à tête hybride donc, avec d’un côté, la colère des manifestants et, de l'autre, le mode d’action d’autres manifestants venus en découdre avec les forces de l’ordre.

Plus tard, l'évacuation en soirée de la place de la République s'est faite dans un climat difficile, le face à face entre les forces de l'ordre et certains individus cagoulés est encore très tendu. C'est après 20h que les derniers manifestants se sont dispersés, après plusieurs charges des forces de l'ordre.
Des tensions à Nantes également
Au-delà de Paris, des rassemblements ont également eu lieu ailleurs en France. À Toulouse, 200 personnes étaient réunies contre la précarité puis un millier selon la préfecture, à Lille (1.500, selon la préfecture, 5.000 selon la CGT) et à Rennes, où ils étaient environ un millier selon la CGT. À Strasbourg, où des incidents provoqués par des militants d'extrême droite avaient éclaté le 28 novembre, les manifestants étaient environ un millier et à Lyon, quelque 5.000 personnes ont également manifesté dans un climat également tendu - des incidents y ont également été signalés, tout comme à Dijon.
De vives tensions ont éclaté à Nantes où trois policiers ont été blessés, dont l'un a été touché par un cocktail molotov. Vers 20h, le bilan des interpellations à Nantes grimpait à seize personnes, selon la préfecture de Loire-Atlantique. "Des black blocs se sont mêlés à la manifestation partie à 15h et ont commencé à lancer des projectiles. Ils ont harcelé les forces de l'ordre pendant trois heures, avec des jets de projectile, des pavés, des cocktails molotov, des tirs de mortiers", a déclaré Christophe Granger, délégué régional CRS Ouest Unsa-police. La manifestation a attiré 3.000 personnes et s'est terminée vers 20h, d'après la police du département.
Des rassemblements plus calmes ailleurs, notamment à Marseille
2.600 personnes étaient réunis à Marseille. Une minute de silence a été observée à la mémoire de Zineb Redouane, cette morte le 2 décembre 2018, après qu'elle a été blessée la veille à son domicile situé au quatrième étage par une grenade lacrymogène tirée par les forces de l'ordre lors du mouvement des Gilets jaunes. Devenue symbole selon les manifestants des violences policières, l'affaire a pris un nouveau tour, mardi 1er décembre, avec la remise en cause du rapport d'expertise balistique qui certifiait que le tir de grenade avait été effectué en cloche et non pas tendu. En dépit de heurts en fin de manifestation, le défilé était plus calme dans la cité phocéenne qu'à Paris.

"Les casseurs cassent la République" selon Gérald Darmanin
A 20h, 64 personnes avaient été interpellées en France, selon la place Beauvau. Le parquet de Paris a de son côté fait état de 21 personnes placées en garde à vue, dont deux mineurs, à Paris. "Les casseurs cassent la République", a réagi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à l'issue de la manifestation, faisant état de huit blessés parmi les forces de l'ordre.
Les organisations à l'origine du rassemblement ont mis en cause le rôle du préfet Lallement dans les violences qui ont accompagné le cortège parisien. À droite comme à gauche, les auteurs de casse ont été condamnés, qu'il s'agisse d'Eric Ciotti, Alexis Corbière ou Bruno Retailleau.
La première journée de mobilisation contre la loi "Sécurité globale" avait mobilisé samedi dernier entre 133.000 personnes, dont 46.000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur et 500.000 selon les organisateurs.
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