VIDÉO - Harcèlement scolaire : dans les collèges et lycées, des élèves ambassadeurs en première ligne

V. Fauroux. Reportage vidéo : D. Sitbon, C. Moutot
Publié le 22 novembre 2021 à 11h49, mis à jour le 10 novembre 2022 à 12h22

Source : JT 20h WE

23.000 élèves sont aujourd'hui des ambassadeurs anti-harcèlement dans les collèges et les lycées.
Un rôle essentiel de sentinelle.

Application d'aide aux victimes de cyberharcèlement, renforcement du contrôle parental ou multiplication des lieux d'écoute des jeunes : Emmanuel Macron a annoncé en 2021, à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant, de nouvelles mesures pour lutter contre le harcèlement en milieu scolaire.

Ce fléau, qui touche près d'un élève sur dix, fait l'objet d'une prise de conscience accrue depuis plusieurs années. Ainsi, en 2019, le gouvernement avait lancé un programme de prévention contre ce phénomène dans les écoles élémentaires et collèges, le programme pHARe. Près de 45% des collèges (2300) et près de 8200 écoles se sont déjà engagés dans ce programme, qui prévoit notamment la formation d'une équipe de référence (cinq personnes) et de dix élèves ambassadeurs par établissement, ou dix heures de formation par an pour les enfants. 

J'ai fait partie d'un groupe de harceleurs et quand on est en train de faire des blagues, de pousser, on ne s'en rend pas compte.
Yoni, élève ambassadeur

En guise d'illustration, le JT de 20H de TF1 s'est rendu dans le collège Louis de Broglie à Ancemont (Meuse) à la rencontre de Yoni et Lilou. Ils n'ont que 14 ans, mais aujourd'hui, ces élèves ambassadeurs mènent les débats face à des élèves de 6e. "Vous pourriez nous expliquer avec vos mots ce qu'est le harcèlement ?", interroge Yoni dans la vidéo en tête de cet article. 

Leur mission est de lutter contre le harcèlement et cela commence par raconter leur histoire. "J'ai fait partie d'un groupe de harceleurs et quand on est en train de faire des blagues, de pousser, on ne s'en rend pas compte. J'étais très stressé en sixième, j'avais peur du collège, j'ai fini par tout déverser sur quelqu'un alors que cette personne ne le méritait absolument pas", témoigne le jeune homme. 

Ces deux élèves de 3e ont une heure pour gagner la confiance de leurs camarades et leur faire comprendre qu'ils peuvent se confier à eux. S'ils sont alertés d'un problème, ils pourront eux-mêmes prévenir un adulte.

Des sentinelles

Mais leur rôle ne s'arrête pas là. Ils sont aussi des sentinelles. Ils peuvent voir ce qui échappe habituellement à la vigilance des adultes comment l'explique la conseillère principale d'éducation (CPE), Lorène Leblanc. "Ils sont 300 dans la cour. On ne peut pas tout voir. Donc c'est vrai que d'avoir des yeux supplémentaires, qui auront cette vigilance et cette attention apportées aux autres, ne peut que nous aider", dit-elle.

Pour parler de leurs missions, les onze ambassadeurs du collège se réunissent régulièrement avec des professeurs et des parents d'élèves. Autour de la table, chacun ou presque a une histoire avec le harcèlement. "J'ai été victime de harcèlement, et je le suis encore maintenant, parce qu'on me critique par rapport à ma taille. Je fais 1,77 m en cinquième et on m'insulte", confie Aurèle. "Parler à des adultes, c'est plus compliqué. On a peur qu'ils s'en fichent de ce qu'on va dire et qu'ils ne vont pas nous aider. Parler à un camarade, c'est plus simple pour moi", renchérit Yvan, élève de quatrième.

 Dès septembre 2022, toutes les écoles primaires et tous les collèges en France devront avoir au moins 10 de ces ambassadeurs anti-harcèlement au sein de leurs établissements. 


V. Fauroux. Reportage vidéo : D. Sitbon, C. Moutot

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