En France, le harcèlement scolaire concernerait un million d'enfants, soit un élève sur dix.Et l'actualité de ces derniers jours le rappelle douloureusement, avec des issues tragiques.Des situations face auxquelles parents et enseignants sont souvent démunis.
Lucas, 13 ans, s'est pendu le 7 janvier, Ambre, 11 ans, a sauté du quatrième étage de son domicile le 25 décembre : en moins d'un mois, deux histoires de harcèlement scolaire ont connu des fins tragiques. Dans le cas de Lucas, dont les obsèques se sont déroulées ce samedi 14 janvier après-midi dans la stricte intimité familiale, les insultes étaient à caractère homophobe. "On se moquait de lui, comment il s'habillait parce qu'il aimait les garçons et les filles", explique l'un de ses camarades dans la vidéo du JT du 20H en tête de cet article. Tandis que ce matin, dans la Drôme, une marche blanche rendait hommage à Ambre. "Ce n'est pas normal, à 11 ans, on pense à jouer, à s'amuser, à vivre quoi, mais pas à se suicider", admet un père de famille.
65% des professeurs mal formés sur ce sujet
La violence scolaire ne se résume pas à ces faits dramatiques. Souvent, elle prend la forme de petits incidents où l'effet de groupe est important. Trois quarts des actes de harcèlement sont le fait de plusieurs élèves. Durant la scolarité, ils ont le plus souvent lieu au collège (54%), 23 % du temps en primaire et 13 % au lycée. Mais aujourd'hui, ils ne se limitent plus au mur de l'établissement. "Malheureusement, avec les réseaux sociaux, la pression, le stress du harcèlement scolaire est permanent : les soirs après les cours, le week-end, mais aussi durant les vacances scolaires", souligne Hugo Martinez, fondateur de l'association contre le harcèlement scolaire "Hugo".
C'est ce qui est arrivé à la fille de Nora Tirane, fondatrice de l'association "Marion la main tendue". En 2013, Marion, 13 ans, se suicide après avoir été harcelée au collège. Depuis, sa mère rappelle que l'enfant victime a besoin d'un suivi thérapeutique à l'école ou en dehors. "Ce n'est pas parce qu'on l'a dit que ça s'arrête. Moi, je pense à Marion. On a pensé que ça allait mieux, parce qu'elle n'en parlait plus, et en repensant à tout ça, en mettant toutes les pièces du puzzle, quand elle a commencé à dire qu'il n'y avait plus rien, c'est parce qu'elle-même avait perdu espoir", analyse-t-elle.
Pour faire face à ce fléau, plusieurs lignes d'écoutes existent, le 3020 et le 3018 en cas de cyberharcèlement. Par ailleurs, une journée nationale est consacrée au problème et des élèves ambassadeurs sont parfois formés pour aider les victimes. Toutefois, ces outils sont peu connus des familles et des enseignants. En effet, 65 % des professeurs s'estiment mal formés sur ce sujet.
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