À l'occasion des trois ans du "Grenelle" contre les violences conjugales, la Première ministre était en déplacement dans l'Essonne.Pour améliorer la lutte, elle a fait plusieurs propositions.Elle a notamment annoncé une mission parlementaire de six mois.
Trois ans après le lancement du "Grenelle" contre les violences conjugales, Elisabeth Borne a annoncé plusieurs propositions pour continuer à avancer dans la lutte contre les violences conjugales. En déplacement dans l'Essonne, aux côtés de quatre de ses ministres - Éric Dupond-Moretti (Justice), Isabelle Rome (égalité femmes/hommes), Olivier Klein (Ville) et Sonia Backès (citoyenneté), la cheffe du gouvernement a notamment déclaré qu'une mission parlementaire allait être créée.
"Nous allons donc amplifier notre action"
Celle-ci sera chargée de "faire un bilan" et de "voir comment on peut avancer pour une action judiciaire plus lisible, plus réactive et plus performante", a précisé la Première ministre. Elle sera lancée fin septembre et durera six mois. Les parlementaires devront réfléchir à une justice qui "concilie spécialisation des enquêteurs et des magistrats avec la proximité nécessaire pour les victimes", ont détaillé les services d'Elisabeth Borne dans un communiqué.
Si la Première ministre s'est félicitée que 46 des 54 mesures décidées lors du "Grenelle" contre les violences conjugales sont entrées en vigueur, elle a assuré qu'il fallait continuer à lutter contre ces violences, qui touchent essentiellement les femmes. "Ce sont des avancées, mais tant qu'il y aura des violences, tant qu'il y aura des femmes qui meurent sous les coups de leurs compagnons, le combat ne s'arrêtera pas. Nous allons donc amplifier notre action", a-t-elle assuré lors d'un point presse.
Parmi les nouvelles mesures, la Première ministre a annoncé de nouvelles places d'hébergement d'urgence pour les femmes qui fuient leur conjoint violent : d'ici la fin de l'année, 10.000 places seront disponibles en tout, contre un peu plus de 9000 aujourd'hui. Et le total montera à 11.000 l'an prochain. Le gouvernement compte également augmenter le nombre d'"intervenants sociaux" en poste dans les commissariats et gendarmeries pour améliorer l'accueil des femmes victimes : ils seront 600 d'ici 2025, contre 417 aujourd'hui.
Ces annonces sont faites alors qu'un rapport du ministère de l'Intérieur publié fin août a fait état d'un bilan plutôt négatif quant à la lutte contre ces violences. Le nombre de féminicides a augmenté de 20% en France en 2021 par rapport à l'année précédente, avec 122 femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, contre 102 en 2020.