DÉPARTS - Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner l’a rappelé : on ne part pas en vacances pendant le confinement. Voilà pour la règle. Et dans la pratique ?
Et oui, ce sont les vacances scolaires. Pour la première zone. Sans doute, certains en levant les yeux vers ce ciel toujours désespérément bleu, ont pu agiter des envies de bouger, de changer d’air. Juste une fois, pour donner un autre cadre au confinement pendant la période des vacances. Mais non. Niet. Pas bouger, rien de rien, c’est la règle. Mais c’est aussi pour cela que depuis quelques jours, le gouvernement serine le même message, annonce des contrôles renforcés, et affiche une grande intransigeance.
"On ne part pas en vacances pendant le confinement", a redit Christophe Castener, mercredi sur LCI. Interrogé sur le cas d’un père de famille, qui ayant dû rester à Paris pour travailler pendant que le reste de sa famille partait dans la maison de vacances, et voudrait aujourd’hui aller les retrouver, le ministre est ferme : non. "A la fois on s’expose, et on expose ses proches et on exposera aussi le territoire où l’on se rendra." Les contrôles seront renforcés, sans pitié.
Cela peut-il suffire ? Comme le jour précédent le confinement, des vagues d’exilés sont-elles à prévoir, de grands mouvements de Français à anticiper ? Il est à vrai dire difficile d’avoir une idée exacte. Sans doute, les masses de déplacement seront moindres. Mais elles ne sont pas exclues. C’est d’ailleurs ce qu’a pu constater Solène, une Parisienne en voiture, en allant ce vendredi après-midi à son travail, situé porte de Saint-Cloud. "Le périphérique était blindé ! Bouché comme un lundi", raconte-t-elle, un peu étonnée, et photo à l’appui.
Et en effet ça bouchonne. "Il y avait cependant plein de policiers qui arrêtaient les gens aux sorties Orly et Bordeaux", raconte-t-elle. En milieu d’après-midi ce vendredi, un petit coup d’œil sur le site de trafic en temps réel faisait même montre d’un bouchon, une belle zone rouge, sur la partie du périphérique parisien menant à l’A6, l’autoroute du soleil. Toujours en raison des contrôles.
Le cas des parents séparés
Pourtant, un sondage à vue de nez laisse voir que la plupart des gens semblent avoir fait leur deuil des vacances. "On a tous oublié ce que c’était", raconte Valérie, Parisienne du 17e. Elle a annulé avant le confinement des vacances à Sanary, avec son fils et son mari. Elle n’a même pas essayé. D’autant que c’était des vacances avec ses parents âgés.
Mais d’autres agitent la case "impératif familial". Adrien, 37 ans, pratique normalement la garde alternée. Avant le confinement, son ex-femme a emmené leur fils en Bretagne. Elle va encore le garder la première semaine des vacances, mais pour la suite, il va prendre le relais. Et compte bien profiter de cette dérogation pour changer de lieu de résidence : il partirait de Paris, irait chercher son fils dans l’Ouest, et reviendrait avec lui se caler dans la maison familiale de ses parents, à Fontainebleau. "C’est quand même mieux avec un enfant que dans un appartement à Paris", dit-il.
Après les débats qui ont suivi les départs massifs de Parisiens, il y a 15 jours, il se montre quand même prudent. "Je veux voir si avant de partir je peux me faire tester, ou essayer d’envisager les précautions que je peux prendre." Reconnait qu’il fait face à des réactions d’amis outrés. Il assume. "Ils trouvent que c’est inconséquent. Mais je vais prendre toutes les précautions ; Je récupère mon fis, et j’ai la chance d’avoir cette maison, donc oui, je veux qu’il soit le mieux possible."
Des petits départs
Rares sont cependant ceux qui assument totalement. Parfois, c’est un volet, la veille ouvert, qu’on trouve dorénavant fermé. Des petites fuites se font en catimini. Hermine, la petite quarantaine, son fils et son mari sont partis s’aérer un peu. Pas des vacances, mais prendre l’air. Ils sont partis mardi, en voiture, s’installer quelques jours dans l’appartement de ses parents, en grande banlieue parisienne, plus grand, plus aéré, avec un balcon et une vue dégagée. Pourtant, Hermine est de ceux qui respectent habituellement le confinement, s’asperge de gel hydro-alcoolique à chaque fois qu’elle touche quoi que ce soit, pratique une très stricte distanciation sociale. Mais là, elle a craqué. "Je n’en pouvais plus de ne plus avoir de soleil, nous somme au premier étage, sur une cour intérieure… L’appartement de mes parents était vide, c’était l’occasion." Ils ont mis quelques sacs dans la voiture, mais elle l’assure, n’a pas du tout pensé aux contrôles routiers.
Elle a même refait un aller-retour jeudi, prendre quelques affaires, en prévision d’un séjour plus long. "J’avais fait deux attestations différentes, l’une pour l’aller avec ma vraie adresse, l’autre, au retour, en mettant comme adresse celle de mes parents." Elle s’est tout de même fait contrôler à l’aller. "J’ai expliqué qu’on s’était en effet installé pour le confinement chez mes parents parce que nous n’avions plus d’eau courante", dit-elle. "Ce qui est d’ailleurs un demi-mensonge : en début de semaine nous avons dû faire la vaisselle dans la baignoire ! Mais c’est réparé." A 20 minutes de Paris, une échappée, mais pas des vacances.
Est-ce que, même si Edouard Philippe a précisé que ce n'était absolument pas "pour demain matin"", le simple fait d'évoquer un futur déconfinement fait flancher la mobilisation ? Certains s’octroient des petites libertés. Daphné, parisienne du 14e, s’est fait la réflexion : "Il y a un changement d’attitude : au début, quand je faisais du running, les gens changeaient de trottoir plutôt que de se croiser. Aujourd'hui je ne le constate plus." "Moi c’est cela qui me fait flipper", dit justement Julien, qui habite lui vers Bastille. Il a passé une semaine "un peu hard avec le fiston" et n’a pas le moral. "Et quand je sors dans Paris j’ai l’impression qu’il y a beaucoup plus de monde dehors… Dimanche, il fera 22 degrés, les gens vont sortir, le virus va de nouveau circuler... C’est sans fin." Vendredi, 588 personnes sont décédées du coronavirus en France.
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