Le 20h

"On nettoyait avant la visite des vétérinaires": comment les élevages sont-ils contrôlés ?

Publié le 21 août 2020 à 10h00, mis à jour le 21 août 2020 à 10h25
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

PROTECTION ANIMALE - La préfecture des Pyrénées-Atlantiques a ordonné ce jeudi 20 août la fermeture d'un bâtiment insalubre d'un élevage de canards du département, mis en cause par l'association L214 dans une vidéo, et a prononcé une "interdiction totale et immédiate" de l'exploiter "jusqu'à sa remise aux normes". Des images insoutenables qui relancent la question des contrôles.

"Le pire élevage" vu depuis plus de dix ans. C'est ainsi que l'association L214 a qualifié l'élevage de canards, de Lichos, dans les Pyrénées-Atlantiques. L'association a diffusé une vidéo dans laquelle on voit des canards, évoluant dans une atmosphère insalubre, au milieu des cadavres putréfiés d'autres bêtes.  

L'association a fait le choix de déposer plainte pour cruauté et a demandé la fermeture urgente de l'élevage. Le bâtiment a été fermé par les autorités, après la diffusion de la vidéo. Tandis que la copropriétaire de l'exploitation parle d'une vidéo "fausse et mensongère", ces images relancent néanmoins la question des contrôles dans ce type d'élevage. 

On nous demandait de nettoyer, lorsqu'il y avait des visites prévues

L'intérimaire de l'élevage, qui a lancé l'alerte

C'est un intérimaire qui a donné l'alerte après 8 mois de travail au sein de l'élevage. Au téléphone, il nous en dit plus sur les inspections vétérinaires. "On ne travaillait pas, le jour où les vétérinaires venaient. On nous demandait de nettoyer, quand il y avait des visites prévues", dit-il. "Parce qu'elles étaient prévues, apparemment", poursuit-il. D'après les autorités, plus de 13.000 contrôles ont été menés en 2019. Problème : les visites sont annoncées à l'avance. A l'avance certes mais elles sont strictes, selon cet éleveur du Béarn. "Je ne comprends pas que ce qu'on a vu dans la vidéo ne puisse pas être détecté. Je ne comprends pas. Les contrôles vont jusqu'à faire des prélèvements sur les murs, pour y détecter éventuellement des bactéries, des virus etc...", explique-t-il. 

Le ministère parle d'un "cas isolé"

De son côté, le ministère de l'Agriculture a indiqué que ce "cas isolé ne saurait être généralisé", dans un communiqué. "Nous multiplions les contrôles (...) afin que ces dérives inacceptables, mais isolées et individuelles, ne jettent le discrédit sur toute une profession à laquelle j'assure mon soutien et ma confiance", a répondu le ministre, cité dans le communiqué. Une porte-parole du ministère rappelle que 315 contrôles ont été effectués dans le département en trois ans sur la filière volaille-canards, dont 69 en 2019 sur les 667 du département. Une inspection et des prélèvements sur cette exploitation lors d'un épisode d'influenza aviaire en septembre 2019 n'avait "rien révélé".

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Aujourd'hui, les associations de protection animale réclament une inspection générale de tous les élevages de la filière foie gras, comme cela avait été le cas en 2016, pour les abattoirs. Les 265 établissements que compte la France avaient été inspectés par les préfets. Mais pour quels résultats ? Sur les 30%  d'abattoirs jugés insatisfaisants, trois ont été fermés. Et depuis un an, une expérimentation a été mise en place : des caméras ont été installées pour mieux contrôler l'abattage. Mais la mesure ne concerne que les établissements volontaires. En début d'année, seuls trois abattoirs avaient accepté cette vidéosurveillance.


La rédaction de TF1info

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